Est-ce que Christophe Labussière aurait réussi à vous préparer votre playlist pour le réveillon ? À moins que ce ne soit celle que vous écouterez en pliant votre linge ou en rangeant la vaisselle. Dans tous les cas, on vous invite à découvrir le son de Prémonition avec notre quarante-sixième tentative de transmission où l’on ne sait pas exactement si on est un arbre ou un ange moderne, où l’on se fâche avec un groupe mexicain et où l’on est à deux doigts de le faire avec d'autres formations qu’on malmène un peu, mais toujours avec affection, et surtout, où l’on se surprend à parler de bonheur, de fête, de sueur et de vie.

Le son de Prémonition où l'on écoute des choses dont on s'est un peu lassé, où l'on se dit qu'il y a un petit truc qui ne va pas, où l'on n'a pas envie de rattraper son retard, où l'on s'intéresse à une chanson qui peut paraître un peu cliché, où ça démarre plutôt mal, où l'on est attrié par quelque chose d'un peu sale, et où Christophe Labussière n'est pas sûr que ce soit sa meilleure sélection et surtout, ne semble pas être au mieux de sa forme.

Le son de Prémonition pour profiter de cette belle occasion qu'est le reconfinement et passer en mode slow-life en s'immergeant pendant pas moins de 80 minutes dans la Tentative de Transmission de Christophe Labussière où l'on prend des risques inattendus, où ce qui peut paraître moins facile n'est pas ce à quoi l'on pourrait s'attendre, où le concept de spoken words prend tou d'un coup une toute nouvelle dimension, où l'on reconnaît avoir parfois un an de retard, où l'on découvre des disques sortis hier mais l'on y glisse quelques-uns plus anciens, et où surtout on se fait du bien.

Le son de Prémonition où, couvre-feu oblige, on dépasse allègrement l'heure rituelle, où l'on décide que l'on n'est pas là pour parler de cinéma, où, pour une fois, on ne prononce pas le nom de New Order, où l'on parle de musique de club, d'IDM, de shoegaze, et où l'on ose retourner en 1982, puis en 1988, pour revenir en 2020.

Le son de Prémonition avec quatre-vingt minutes de musique où le désordre se présente comme la nouvelle norme, où l'on écoute une formation électronique supposée être la plus maline de la scène française, où l'on parle de coups de coeur, de déceptions et où finalement on aime aussi quand ça fait plouf.