& les Chroniques
Express
Slow Crush
"Thirst"
DATES | Sorti le 29/08/2025 | Publié le jeudi 23 octobre 2025
ET ALORS | Le son de "Thirst" est tout bonnement époustouflant. On imagine le travail qu’a dû représenter le mixage de pareil ovni, tant la musique pourtant tellurique y est si fluide, presque aérienne, comme transportée dans une bulle de sa propre matière en transit vers les étoiles. Car il a fallu polir ce matériau de départ si brut et si dense, ces guitares et ce jeu de batterie empruntés au métal et au grunge, que la voix douce et murmurée d’Isa Holliday élève au rang d’une dreampop métal hybride, rappelant les mélopées de Rose Berlin de SPC ECO. Plus dense que ses prédécesseurs "Aurora" et "Hush", dont le tempo flirtait souvent avec celui des Cocteau Twins ou de Red House Painters, "Thirst" est l’album le plus frontal du groupe belge, le plus saccadé aussi, duquel le magma sonore s’écoule comme d’un robinet ouvert au maximum en flow continu. On pense à Amusement Parks On Fire et à Filter pour les parties de guitares et de batterie, avec ici ou là ce supplément ouaté emprunté à la shoegaze du Slowdive du tout début des 90s. Un solo de saxophone vient finir de brouiller les cartes dans un jeu de piste déjà bien atypique, dans une forge sonore inspirée qui connecte des univers d’ordinaires isolés. Sublime.
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17/20
New Canyons
"Heavy Water"
DATES | Sorti le 30 avril 2021 | Publié le dimanche 7 novembre 2021
POURQUOI | Darkwave
ET ALORS | Il existe des disques auxquels notre adhésion est immédiate et "Heavy Water", le troisième album de New Canyons, fait partie de ceux-là, probablement parce que l’on y décèle une multitude de repères familiers à la première écoute, au moment même où des titres tels que "Post Nothing" et "Spirit 83" envahissent l’espace. Car le son qui est à la fois ample et plombé est fait de très belles guitares empruntées à la dream pop et à la shoegaze, d’une rythmique aux sonorités franchement indus, des synthés récupérés à la new wave et à la darkwave, d’une basse qui ronronne non-stop et qui maintient l’ensemble en l’empêchant de s’écrouler sous le poids de ses propres couches sonores. Avec un chant dont le timbre peut parfois rappeler celui d’Andy McCluskey d’OMD, les références sont multiples et proviennent de toutes les directions à la fois, et ce qui semblait évident au départ se révèle bien plus complexe qu’on ne l’imaginait. Aucun détail n’est laissé au hasard dans une production de cette qualité, où l’on apprécie particulièrement la sensation d’euphorie que procure l’enchainement des chansons façon montagnes russes : ça monte, ça accélère puis ça ralentit ; à peine terminé, on se prépare à y retourner. Une très belle réussite.
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15/20
Uniforms
"Fantasia Moral"
DATES | sorti le 18 septembre 2020 | Publié le lundi 26 octobre 2020
ET ALORS | Dieu merci, il existe aujourd’hui encore des disques que l’on découvre par hasard et dont la première écoute suffit à en faire un fameux coup de coeur, voire un véritable coup de foudre. "Fantasia Moral", le second LP des Andalous Uniforms est de ces réussites insolentes, de ces disques au cours desquels chaque titre fait figure de classique, lui conférant ainsi les allures d'un "Best of" qu’il n’est pas, et ce malgré une pochette franchement hallucinée. On aimerait penser qu’il s’agit d’un coup de génie de la part de cette jeune formation formée il y a à peine deux ans, quand eux-mêmes voudraient plutôt nous faire croire à l’accident. Rendez-vous compte : certains membres n’avaient jamais joué d’aucun instrument avant de monter le groupe en 2018 ! Et c’est peut-être là que réside le secret de cette intense fraîcheur qui se dégage de "Fantasia Moral", comme s’il s’agissait du premier disque de shoegaze qu’il vous était donné d’écouter, où l’espagnol n’a pas à rougir face à l’anglais et dont les notes d’électronique en font un disque essentiel de la dream pop du vingt-et-unième siècle.
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16/20
Roseland
"To Save What is Left"
DATES | Sorti le 27 mars 2020 | Publié le jeudi 14 mai 2020
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | S’il y a une chose qui est sûre, c’est qu’il n’est pas aisé de parler de "To Save What is Left", le premier album de Roseland. Mais si l’on a une autre certitude, c’est qu'en revanche, écouter ce disque s’avère être d’une facilité incroyable. Parce qu’il parvient à nous raconter une histoire, une multitude d’histoires, avec ses moment d’émotions, de drama, de tristesse ou de bonheur, autant d’instants qui s’enchaînent et nous parlent comme s’ils avaient été écrits pour nous. On oscille entre des ambiances graves ("Old"), plus douces ("The Window", "Faster than You", "Tu n’arrêtes pas"), souvent plus puissantes ("Rev"), parfois vertigineuses ("Those Fairytales"), découvrant des compositions qui flirtent parfois avec l’électronica tant elles sont soignées, souvent avec l’heavenly tant la voix d’Émeline Marceau est tout simplement magnifique, et, lorsque la basse et guitares prennent le pas sur l’ensemble ("Delta", “Too Much") et que le ton fait mine de se durcir, c’est dans des contrées plus shoegaze que l’on est entraîné. Ce disque est d’une densité musicale et émotionnelle sidérante tant le résultat est complet, cohérent, foncièrement humain et, extrêmement homogène. Une pure pépite.
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18/20
Deserta
"Black Aura My Sun"
DATES | Sorti le 17 janvier 2020 | Publié le jeudi 30 janvier 2020
POURQUOI | Pochette | Dreampop | Shoegaze
ET ALORS | À dire vrai, nous ne l’avons pas découvert par hasard mais nous attendions bel et bien ce mystérieux "Black Aura My Sun" depuis qu’un titre nous avait mis sur sa piste à la fin de l’automne. La bio nous apprends aujourd'hui qu'il s’agit du tout premier album du nouveau projet shoegaze/dream pop de Matthew Doty, entre autres multi-instrumentiste au sein de Saxon Shore, dont les productions donnent plutôt dans le post rock. Et c’est en solo que le musicien a choisi d’emmener Deserta vers des contrées que nous connaissons bien, armé de mélodies ouatées, d’un chant murmuré, accompagné d’une boîte à rythmes volontairement typée aux motifs peu compliqués. Et c’est dans l’habillage sonore que tout va se jouer, puisque l’on croise au gré des chansons les guitares des Cocteau Twins, les tempêtes shoegaze de Slowdive ainsi que le "Saturdays = Youth" de M83 pour quelques titres, le tout dissimulé derrière les trouvailles de l’Américain. Et des trouvailles il y en a, comme ce riff de guitare un rien sadique sur "Hide" qui rappelle la roulette du dentiste. L’année démarre à peine que nous avons déjà un classique de 2020 entre les oreilles, à écouter sans aucune retenue d’autant que le disque comporte seulement sept titres.
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15/20
Pencey Sloe
"Don’t Believe, Watch Out"
DATES | sorti le 27 septembre 2019 | Publié le lundi 6 janvier 2020
POURQUOI | France | Indie Rock | Shoegaze
ET ALORS | Cet album, nous l’attentions depuis qu’un premier extrait, "Lust of the Dead", fut dévoilé en avril dernier : ces guitares, cette ambiance à la fois plombée et tellement belle, la formule sacrée nous avait ensorcelés. Et puis cette voix, tout autant fragile que battante, bien décidée à exister face à ce mur du son, ce véritable monolithe autour duquel l’univers musical des Parisiens de Pencey Sloe semble tourbillonner sans jamais s’arrêter, mû par une rythmique rampante et obsédante à laquelle les cordes de guitares hurlantes s’accrochent en tombant du ciel. Les compositions se drapent alors d’intemporalité, se rappelant immédiatement à nos années d’indie rock et de shoegaze des 90s avec un supplément d’âme et de personnalité, puisque ce jeu et cette façon de faire semblent tout à coup uniques, les guitares hurlant leurs propres refrains. "Don’t Believe, Watch Out" est un coup de maître improbable pour un premier album à l’instar du "MMXVIII" de Manon Meurt, touchant du bout des doigts une perfection qu’il sera vraiment difficile de dépasser.
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17/20
Pleasure Symbols
"Closer and Closer Apart"
DATES | Sorti 24 mai 2019 | Publié le lundi 16 décembre 2019
POURQUOI | Pochette | Nom | Australie
ET ALORS | Une guitare que la réverb bien maîtrisée fait sonner comme une harpe, une basse bien plantée, et un chant féminin froid et lancinant qui flotte au-dessus de l’ensemble en nous racontant de troublantes histoires. Une étrangeté qui en piochant à la fois dans le shoegaze, la cold wave et le post-punk parvient à créer des ambiances sommes toutes plutôt originales et surtout assez plaisantes. La formation, originaire de Brisbane, a signé pour son premier album sur le label italien Avant! Records et réussi avec "Closer and Closer Apart" un très bel exercice, inventif et soigné. qui bien que reprenant des éléments "classiques" des genres sus-cités réussit à créer quelque chose d’assez inédit et de particulièrement esthétique.
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15/20
Hatchie
"Keepsake"
DATES | Sorti le 21 juin 2019 | Publié le mercredi 26 juin 2019
POURQUOI | Hatchie | Shoegaze | Dreampop
ET ALORS | Après un rapide coup d'oeil à la pochette de son premier EP paru l'été dernier, on s'était dit qu’Hatchie avait tout de la chanteuse pour adolescentes. Seulement voilà : il a suffi d'une seule écoute des cinq chansons de "Sugar & Spice" pour qu'elles ne quittent plus jamais notre iPod. Mieux, nous attendions avec impatience son premier album qui sort un an plus tard, le jour de l'été 2019. Et la jeune Australienne confirme du même coup qu'elle a définitivement sa place dans Prémonition plutôt que dans "20 ans". Adoubée par Robin Guthrie lui-même via un remix de "Sure", elle s'impose toute seule comme les Cocteau Twins et le Lush nouvelle génération. C'est dire la dose de talent de la jeune Harriette Pilbeam : cette guitare, ce chant, ces mélodies ! C'est peut-être l'hiver chez elle, mais c'est ici l'été qui commence, et nous allons le passer avec ses merveilleuses chansons juvéniles dans la tête.
CONNEXE | Cocteau Twins | Lush
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16/20
Blankenberge
"More"
DATES | Sorti le 10 avril 2019 | Publié le mercredi 12 juin 2019
POURQUOI | Russie | Pochette
ET ALORS | C’est une invasion venue de Russie, de Saint Petersbourg en particulier, qui inonde ces derniers temps les mondes du post-rock, du shoegaze et de la dream pop ; prenons Show Me a Dinosaur, Pinkshinyultrablast ou Blankenberge pour en citer que trois. Et si l'on a envie de s'attarder aujourd'hui sur Blankenberge, c'est parce que le groupe a su digérer, assimiler et transformer des influences qui nous ont accompagnés toute notre vie, de Slowdive à Pale Saints en passant par The Jesus & Mary Chain et une infinité d'autres. Mieux, ils sont su combiner toutes ces influences dans chacune de leurs compositions afin de redonner à ce son bourdonnant un vrai coup de fraîcheur, une énergie et une passion revigorante, et, caché derrière un mur de guitares, sensibilité et fragilité. Quant à savoir pourquoi ils ont choisi le nom d’une ville côtière belge, c’est une autre histoire.
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15/20
Manon Meurt
"MMXVIII"
DATES | Sorti le 12 octobre 2018 | Publié le mercredi 10 avril 2019
ET ALORS | Qu’est-ce qui a pu pousser un groupe formé en République Tchèque à choisir de s’appeler Manon Meurt ? Nous avons préféré ne pas lever le mystère qui participe à la gravité et à la solennité de ces compositions qui nous renvoient aux Sundays, My Bloody Valentine et Slowdive, et au chant fragile et plus contemporain de Daughter. Ces chansons, d’une beauté et d'une clarté apaisantes, trouvent le juste équilibre entre une voix féminine gracieuce et des guitares qui hurlent comme des sirènes, empruntant tout aussi bien au post-rock qu'au shoegaze. Un chant que le poids des mots semble oppresser, jusqu'à ce que le souffle de cette voix unique les oblige à s'envoler lentement au rythme d'une batterie qui, patiente, frappe à l'économie, à l'instar de celle des Red House Painters. Le disque est à peine terminé que l’on sait au fond qu'il nous accompagnera sans l'ombre d'un doute encore longtemps.
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PRÉMO
16/20
FILTRES | ve | Shoegaze
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