& les Chroniques
 Express
Bank Myna
"Volaverunt"

"Volaverunt"
par Bertrand Hamonou
DATES | Sorti le 25 février 2022 | Publié le jeudi  7 avril 2022
ET ALORS | Un album qui paraît simultanément sur cinq labels différents, en voilà situation inédite et réservée à "Volaverunt", le premier album de la formation française Bank Myna, dont le nom est celui, en anglais, d’un oiseau : le Martin des berges. Dès lors, il n’est pas étonnant de découvrir un chant féminin et franchement assuré, qui s’élève gracieusement au dessus des déchaînements orchestrés de "Volaverunt", sur ce post-rock tour à tour expérimental, sacré puis mécanique. Mystérieuse et puissante, la musique de Bank Myna possède un avantage irrésistible : cette voix dont l’apparente fragilité rivalise avec la pression de ce monolithe de cinq titres enchaînés qui composent un disque fascinant, encadré par l’interventions de cloches qui sonnent au début et à la fin, suggérant le passage d’un rite initiatique. Les intonations et le timbre de Maud Harribey font penser ici ou là à ceux de Lisa Gerrard, entrainés par une basse qui laboure tout sur son passage. Mariant avec audace dream pop, drone et post-rock expérimental, "Volaverunt" se révèle être un disque mystérieux et vraiment à part, d’une élégance et d’une puissance rares, pour lequel il fallait bien les efforts conjugués de cinq labels pour briller dans toute sa splendeur.

Supersimmetria
"Abiogenesis"

"Abiogenesis"
[Hands]
par Bertrand Hamonou
DATES | Sorti le 26 avril 2019 | Publié le jeudi  8 août 2019
ET ALORS | En cinq albums, dont les trois derniers pour le compte du label Hands, Armando Alibrandi continue de parfaire son électro mystique quelque part entre Zero Degree et Kangding Ray, dans un registre d’ambient industrielle cadencée sur des rythmes techno paisibles. Inspiré entre autres par la physique et le mystère qui entoure la naissance des étoiles, le musicien nous livre cette fois sa réflexion sur la création de la vie à partir de matière inerte : l'abiogenèse. Et se pose du même coup en docteur Frankenstein mettant au monde une electronica suturée et bouillonnante. Et c’est peut-être là sa propre définition de l'abiogenèse : permettre à des machines de libérer l'esprit humain, d'y provoquer des émotions et d'y faire naître des images mentales au moyen de couches sonores brodées autour de rythmiques mécaniques et binaires.

Edward Ka-Spel & Nuits Rouges
"Midnight Pharmacy"

"Midnight Pharmacy"
DATES | Sorti le 16 avril 2019 | Publié le mardi 23 avril 2019
ET ALORS | Pour nous permettre de patienter jusqu’à la sortie très attendue de "The Angel In The Detail", le prochain album de son groupe The Legendary Pink Dots, Edward Ka-Spel nous fait la surprise d’une nouvelle collaboration avec le duo américain Nuits Rouges (Richard Ramirez et Sean Matzus de Black Leather Jesus) pour une paire de très longs titres développés en vue d’une édition en vinyle limitée à paraître en mai. Le premier, "The Night Before" donne l’impression de passer la nuit au milieu de la chambre rouge de Twin Peaks en compagnie du nain qui parle à l'envers, entre rêve, angoisse et claustrophobie. Quant au second, "The Mourning After", c’est au contraire une véritable ode au grand air, tout en field recording et accords au piano, qui nous invite à admirer la délicate lumière du matin prendre toute son ampleur au son du chant des oiseaux les plus matinaux.

Penelope Trappes
"Penelope Two"

"Penelope Two"
DATES | Sorti le 26 novembre 2018 | Publié le lundi 14 janvier 2019
ET ALORS | Moitié du duo londonien The Golden Filter, la chanteuse d'origine australienne nous offre après son premier essai "Penelope One", un second disque solo dont les compositions ressemblent à des berceuses un peu dérangées et exclusivement réservées aux adultes. La musicienne touche-à-tout a choisi un sound design à la beauté blafarde pour habiller ses visions qui s'inspirent clairement des Cocteau Twins période "Victorialand" et "The Moon and the Melodies", en version ralentie au maximum et qui auraient comme palette sonore les expérimentations ambient de This Mortal Coil. L’album donne alors l'impression de flotter entre deux états : conscient grâce aux pulsations, aux oiseaux et à l'orage enregistrés, tout en étant à la fois détaché, comme invité en qualité d’observateur privilégié dans le rêve de quelqu'un d'autre dont on ne partagerait ni les démons, ni les craintes. Superbe.








