Echoberyl

« The Awakening of a Mutant Girl »

[Cold Transmission]

Chronique rédigée par Christophe Labussière

publiée le samedi 08 août 2020 à 09h43

sorti le vendredi 21 août 2020



Le premier album d’Echoberyl était tout simplement une réussite. Particulièrement homogène, le disque était construit sur deux ressorts, la voix de Cecilia avec son chant à la fois atone et touchant, et les guitares d’Adriano qui s’appliquait avec la plus grande intelligence à combiner le meilleur de Peter Hook avec celui de Bernard Sumner et de Simon Gallup. Rien que ça. Douze mois et un confinement plus tard, la formation franco-italienne tente un second essai. Et l’on sait à quel point cet exercice est difficile. D’autant que le duo n’a pas opté pour la solution la plus facile qui aurait été de réitérer la première tentative, ici, la construction est bien plus ambitieuse. Cecilia démarre quasiment seule, accompagnée de synthés et d’une rythmique électronique prégnants aux sonorités dans un premier temps étonnantes, mais assumées, car elles donnent un vrai cachet à ces chansons qui se veulent être une immersion dans une série B de science-fiction, et c’est comme livrée à elle-même qu’elle entreprend de nous raconter ses petites histoires qui vont constituer le grand récit qu’est "The Awakening of a Mutant Girl". Adriano est en retrait sur les trois premiers titres et la voix de Cecilia paraît d'autant plus fragile ; ces premiers morceaux sont incontestablement plus intimistes que ce à quoi le duo nous avait habitués jusque-là. Lorsque sur "The Underorld" puis "Melody Out of Time" les guitares font enfin leur apparition et que l'on retrouve enfin nos repères, on réalise que ce qui nous a amenés jusqu’ici était un préalable déroutant, mais à vrai dire particulièrement plaisant. Plus loin, le très joli titre "Les Étoiles", en français, confirme que les prises de risques du duo sont volontaires et assumées, et que c’est bien sur Cecilia et son chant typique que tout repose. Ensuite, on se retrouve en terrain plus connu et l'on est entraîné dans une grande ligne droite où l’une et l’autre sont définitivement plus à l’aise, les guitares vrombissent et la voix est on ne peut plus assurée.
L’exercice est réussi et même si le démarrage nous a donné quelques frayeurs, parce que Cecilia semblait parfois en difficulté, cela ne l'aura rendue que plus touchante et nous aura amenés à nous rendre plus disponibles pour l'écouter raconter ses histoires d’aliens, de mutante et d’étoiles.


Ce qu'on a aimé
La pochette
La prise de risque
L'esprit série B
L'envie de raconter une histoire
Le renouvellement
Ce qu'on n'a pas aimé
Le presqu'auto-tune au début de "Mutation"
La "rythmique" de "A Prey"
PLUS D'INFOS
ÉCOUTEZ
TRACKLISTING
1. Into the Beyond
2. Mutation
3. A Prey
4. The Underworld
5. Melody Out of Time
6. Les

DATES
Sorti le vendredi 21 août 2020
Chroniqué le 08 août 2020