Teenage Sin Taste n'est pas né de la dernière pluie, et Wil Sintaste, pseudonyme de l'homme à tout faire qui se cache derrière le projet, roule sa bosse depuis de nombreuses années. Homme de goût, biberonné aux Thugs, à Hüsker Dü ou à Rosa Mota, groupe post-Sonic Youth complètement oublié dont il reprend ici un titre, le garçon officie aussi dans CURL, groupe shoegaze / dream pop ayant pignon sur rue, avec à son bord des ex-Cranes et ex-Corpus Delicti, excusez du peu.
Le confinement ayant du bon, il en a profité pour mettre les potars dans le rouge et balancer sur les huit morceaux de son nouvel album toute sa rage et ses frustrations. Le résultat est là : chaque titre est un petit uppercut à la mâchoire, oscillant idéalement entre noise, shoegaze et post-punk sans que l'on puisse vraiment favoriser un côté plus qu'un autre. La comparaison qui vient immédiatement à l'esprit de prime abord, c'est Band Of Susans, groupe mineur à l'influence majeure originaire de New York, pionnier du genre au milieu des années 80 et qui compta dans ses rangs un certain Page Hamilton, plus tard parti fonder Helmet. Band of Susans, sans doute à cause du son des guitares et surtout, de la boîte à rythmes, élément plutôt rare dans ce genre de musique où l'électricité des guitares prime sur le reste.
Et si tous ces arguments ne vous ont pas convaincu de vous ruer sur ce "Red Rooms & Black Lines" 100% confiné, on se demande bien ce que vous faites là !