Frustration

« So Cold Streams »

[Born Bad Records]

Chronique rédigée par Thomas Papay

publiée le mardi 22 octobre 2019 à 08h06

sorti le vendredi 18 octobre 2019



Le rappel des troupes a sonné. Trois ans après "Empire of Shame", Frustration sort son quatrième album "So Cold Streams" et le constat s'impose dès les premières mesures, la rage et l'urgence sont toujours là. Le disque démarre en force avec le titre "Insane", porté par une séquence électronique entêtante et une rythmique martiale, qui agissent comme une mise en bouche efficace et semblent annoncer la suite des réjouissances. Car si la formule post punk éprouvée du groupe est immédiatement au rendez-vous, les Parisiens vont sortir de leur zone de confort et proposer de nouvelles formes, de nouvelles voies pour servir leur musique. "Pulse" déploie son énergie guerrière portée par les riffs tranchants, une basse puissante et des chœurs qui accompagnent un Fabrice Gilbert en grande forme et qui exulte comme toujours sa colère. Puis la tension redescend légèrement, le temps d'un désabusé "Slave Markets" accompagné de Jason Williamson, la voix des Sleaford mods ; l’accord est parfait, et le propos vindicatif servi avec verve. Plus loin, le groupe se montre tout aussi à l'aise sur des formats plus calmes comme l'excellent "Lil' White Sister" où Fabrice assure avec brio de véritables parties chantées.
Bien que concis ( 39 minutes ) "So Cold Streams" synthétise sans artifices la démarche exigeante et intègre d'un groupe qui parvient à se bonifier avec le temps sans jamais tourner à vide. Toujours pertinent et juste, Frustration jongle entre titres coup de poing ( "When a Banknote Start to Burn"), et hymnes électriques parfois scandés en français ( "Brume" , "Le Grand soir"). L'enragé et bien nommé "Pepper Spray" se révèle la parfaite bande-son de notre époque et de son climat de tension émeutière latent, quand "Le grand soir" vient clore un album qui s'inscrit déjà comme un classique du genre et un coup de maître dans le parcours toujours impeccable d'une des formations les plus importantes de l'hexagone.


Ce qu'on a aimé
Les expérimentations au niveau du chant
Le son et la production
L’artwork signé du peintre Baldo
Les parties électroniques, particulièrement sur "insane"
Ce qu'on n'a pas aimé
Un peu trop court
Le featuring de Jason williamson aurait gagné à être approfondi
PLUS D'INFOS
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TRACKLISTING
1. Insane
2. Pulse
3. Slave Markets (feat. Jason Williamson/Sleaford Mods)
4. When Does a Banknote Starts to Burn
5. Brume
6. Some Friends
7. Lil' White Sister
8. Pepper Spray
9. Le Grand soir

DATES
Sorti le vendredi 18 octobre 2019
Chroniqué le 22 octobre 2019