& les Chroniques
Express
Zavoloka
"Ornament"
DATES | Sorti le 14 octobre 2020 | Publié le mercredi 18 novembre 2020
ET ALORS | "Ornament" est le septième album solo de Kateryna Zavoloka, et il fait partie de ces disques qui ne se dévoilent pas totalement à la première écoute ; il est de ceux que l’on sent un peu pudiques tout en étant suffisamment faciles d’accès pour donner envie d'y revenir avec beaucoup de plaisir, de ceux qui requièrent une écoute régulière pour appréhender le contenu dans sa globalité. Du côté design sonore, l'électro instrumentale de cette artiste ukrainienne installée à Berlin fait appel à une palette chaude et aérienne qui rappelle des sons entendus chez Gridlock ou Hiro Kone, même si les décharges d’énergie pure ne sont jamais bien loin, celles-là même que l’on retrouve chez Cluster Lizard, le duo que la musicienne forme avec son compatriote Dmytro Fedorenko. Ce dernier s'occupe également du label spécialisé Kvitu pour lequel Zavoloka réalise toutes les pochettes, et c'est sans surprise qu'elle a bien entendu réalisé celle, magnifique, d'"Ornament" : on n’est jamais mieux servi que par soi-même, surtout lorsque l’on possède autant de talent.
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17
PRÉMO
15/20
Helicon
"This Can Only Lead To Chaos"
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DATES | Sorti le 24 janvier 2020 | Publié le mardi 5 mai 2020
POURQUOI | Pochette | Titre
ET ALORS | "This Can Only Lead To Chaos", le second album des cinq de Glasgow porte tellement bien son nom qu’il eut été impossible qu’ils lui en préfèrent un autre. Sauf que de ce chaos là naissent des compositions si maîtrisées et si éloquentes, qui vont du rock psychédélique à la ballade instrumentale pour sitar en passant par l’indie rock des 90s ou le post-rock, que les ignorer serait faire preuve d’un manque de discernement patent. Le talent de ces jeunes gens s’entend sur chacune des chansons du disque, et nous nous imaginons en très bonne compagnie, un peu comme si The Jesus & Mary Chain, Ride, Primal Scream et Slowdive avaient décidés de jouer tous ensemble, les uns apportant les reverbs, les autres leur chambres d’écho et leurs pédales d’effets fuzz calées sur leur maximum. "Pure Filth" vous happe dans son tourbillon de guitares et d’effets, "The Sun Also Rises" vous rattrape d’une main et vous lance de l’autre vers la noirceur de "Glasgow Uni Accent", et le rodéo se poursuit avant de conclure sur le court "Cosmic John" dont on relèvera la tête avec une idée fixe : y retourner à la première occasion.
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15
PRÉMO
14/20
Bedroom Eyes
"Nerves"
DATES | Sorti le 31 octobre 2019 | Publié le mercredi 26 février 2020
POURQUOI | Pochette | Shoegaze
ET ALORS | La pochette a elle seule aurait pu faire passer ce "Nerves" pour le disque de rock gothique qu’il n’est absolument pas. Les membres de Bedroom Eyes le définissent plutôt comme de l’heavy shoegaze, et l’on adhère bien volontiers à cette étiquette qui semble inventée pour qualifier le troisième album du groupe de Boston. On adore se laisser happer par cette brume sonore parfois indistincte, qui nous met dans le même état que lorsque l’on essaie de se rappeler un rêve sans y arriver complètement, dans lequel on se souviendra pourtant, par flashs, d’y avoir rencontré les guitares malmenées de My Bloody Valentine, le chant de Ride et la section rythmique d’Amusement Parks on Fire. Était-ce les uns après les autres ou plutôt tous ensemble ? Ce n’est plus très clair, mais peu importe : la fougue du quatuor fera le reste tout au long de ces douze titres bouillonnants et passionnés, guidés par un savoir faire peaufiné depuis le premier enregistrement de 2012 et indispensable à la réalisation d’une telle collection de chansons fiévreuses.
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PRÉMO
13/20
Iv/An
"Somewhere There's a Hunger Strike"
DATES | Sorti le 2 février 2019 | Publié le mardi 12 mars 2019
ET ALORS | "Somewhere There's a Hunger Strike" fait suite à l’album "Comforts of the Future" publié l’année dernière sur le label Tonn Recordings. Son auteur, Ivan Antunović, est un designer graphique doublé d’un musicien inspiré par la rigueur minimaliste des pionniers John Foxx, Blancmange et Portion Control. La qualité mélodique de ses compositions est soutenue par des prouesses vocales singulières. Interrogé sur un probable héritage de Winston Tong, Karl Biscuit ou David Byrne, l’intéressé reconnait là quelques-uns de ses héros. C’est pour ces raisons que les Novö coincés dans une faille spatio-temporelle et surtout frustrés par le rendez-vous manqué entre David Bowie et Kraftwerk trouveront dans la musique d’Iv/An bien plus qu’une consolation. La pop futuriste enfin personnifiée.
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PRÉMO
18/20
FILTRES | Rid | Pochette