& les Chroniques
Express
Lorelle Meets the Obsolete
"De Facto"
DATES | Sorti le 11 janvier 2019 | Publié le jeudi 14 février 2019
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Estampillé psyché shoegaze, le "De Facto" de Lorelle Meets the Obsolete est avant tout une étrangeté, particulièrement bien construite et surtout savamment variée, puisant d’une façon brillante dans des sonorités qu'on imaginait a priori plus familières au Royaume-Uni qu’au Mexique dont est originaire le groupe. Si des brumes shoegaze planent bien sur certains morceaux, l’ambiance est parfois franchement no wave ("Ana"), empreinte de l’ombre de Cure (les guitares de "Líneas En Hojas" ou la batterie d’"Acción – Vaciar"), la voix hypnotique peut rappeller celle de Julie Cruise et les 9 minutes de "Unificado" renvoient quant à elles à un post rock noise halluciné… Autant de repères qui sèment le trouble au lieu de nous rassurer mais qui font tout l'intérêt de ces compositions. Intrigantes, elles sortent des sentiers battus et donnent au groupe une personnalité hors-normes.
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11
PRÉMO
12/20
Mono
"Nowhere Now Here"
DATES | Sorti le 25 janvier 2019 | Publié le mercredi 13 février 2019
POURQUOI | Mono
ET ALORS | Il y a chez MONO une sensibilité et une mélancolie que l'on ne retrouve nulle part ailleurs, de sorte que le plus célèbre des groupes japonais semble dépositaire d'une forme de poésie ancestrale qu'il se doit de la perpétuer album après album. De fait, leur musique est intemporelle et dépasse largement le cadre même du disque, puisqu'elle s’apparenterait facilement à une conversion musicale du nombre d’or, cette proportion universelle qui définit la beauté. Les mélodies de "Nowhere Now Here" sont comme toujours intimes et dramatiques à la fois, suivant cet ordre de construction qui va crescendo, comme un nuage que l'on voit approcher au loin avant le véritable orage qui balaye absolument tout. Car c'est bien cela que l'on retrouve inlassablement chez MONO : une certaine mise en scène de l'avènement des furies. Et le plus incroyable, c'est que cela fonctionne à chaque fois.
CONNEXE | Post-Rock | Japon
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16
PRÉMO
16/20
Endless Dive
"Falltime"
DATES | Sorti le 18 janvier 2019 | Publié le jeudi 7 février 2019
POURQUOI | Pochette | Belgique
ET ALORS | Jeune groupe belge qui n'avait jusqu’à présent qu'un seul EP à son actif, publié à la fin de l'année 2016, Endless Dive sort enfin son premier album, et livre un disque de post-rock expérimental des plus subtiles. Avec de multiples changements d’ambiances et de rythmes au sein même de chaque morceau, le quatuor ajoute des nappes de synthés qui apportent une composante rêveuse à ce type de musique d’ordinaire plutôt tellurique, et qui, tout à coup, semble faite pour contempler les étoiles ("Wading Pool", "Low Tide"). Mais ce post-rock instrumental là sait aussi se faire rapide, et "Falltime" est un modèle de maîtrise et d’inventivité qui propose une méthode de composition extrêmement riche. Il ne faudra sous aucun prétexte manquer les prestations du groupe lors de sa tournée dans toute la France au mois de mars.
CONNEXE | Post-Rock
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13
PRÉMO
13/20
LMX
"Dimension Shift"
DATES | Sorti le 25 janvier 2019 | Publié le lundi 4 février 2019
POURQUOI | Meshwork
ET ALORS | "Dimension Shift" est le premier album d’un très jeune prodige d’à peine quinze ans qui se cache derrière trois majuscules mystérieuses, LMX. Chacun des titres de son électro mélodieuse réutilise volontairement la même palette sonore, et il en programme des combinaisons infinies, comme s’il peignait des fractales sur un mur de pixels. Empruntant à l’électro, au dub, à l’ambient, à l’IDM et à la synthwave, ses compositions n’oublient jamais les mélodies de cristal qui pourraient passer pour du Kraftwerk période "Computer World", lesquelles reposent habilement sur de très profondes basses qui ronronnent littéralement du début jusqu’à la fin. En privilégiant les courtes durées plutôt que de longues plages qui finissent parfois par s'asphyxier, LMX réussit un album qui respire véritablement la modernité en osant le mélange des genres que seules les jeunes générations se permettent aujourd’hui.
CONNEXE | SN-A | Ambient | Electro | Dub
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13.5
PRÉMO
13/20
Yasuaki Shimizu
"Dementos"
DATES | Réédité le 16 janvier 2019 | Publié le mercredi 30 janvier 2019
ET ALORS | Les adeptes de japonisme connaissent déjà Yasuaki Shimizu par le biais de ses compositions électroniques dans le domaine publicitaire. D’autres l’ont sans doute découvert en tant que saxophoniste expérimental. Voici la réédition de "Dementos" (1988) qui nous éclaire un peu plus sur la facette pseudo accessible de l’artiste. Il se révèle ici en véritable crooner qui malaxe des sonorités techno funk new-yorkaises avec des percussions indiennes, triturant des phrasés mandingues avec des inventions de langages dans un creuset de world music précieuse telle que la pratiquait Ryuichi Sakamoto avec son ensemble Neo Geo. Élégantes, exotiques et raffinées, ses pop songs se savourent sans modération aux côtés d’autres miniatures de David Byrne, David Sylvian ou Masami Tsuchiya dont le timbre de voix se rapproche beaucoup.
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16/20
Hante.
"Fierce"
DATES | Sorti le 18 janvier 2019 | Publié le mardi 29 janvier 2019
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Les synthés qui portent "Fierce" sont fascinants. Ils font naître et construisent chacune des mélodies qui le constituent, entre douceur et fragilité, et installent une ambiance mélancolique subtilement apaisante. Ils parviennent à ne jamais se répéter et singularisent quelques titres ("Wild Animal", "Tomorrow is a New Day", "Waiting for a Hurricane", "Respect"...), autant de bijoux lovés dans un écrin intriguant, sorte de cold wave easy listening, soignée et intelligente. La voix, à la fois assurée et ensorcelante, d’Hélène de Thoury n’est pas en reste pour expliquer l’attachement que l’on a à "Fierce". Hante. en est à son quatrième album, et Hélène, après avoir collaboré à Minuit Machine et Phosphor pour autant de disques, a choisi de monter son propre label Synth Religion. De surcroit, et on finira là-dessus, Hélène de Thoury est parisienne. Comme quoi, on a encore deux trois choses à découvrir.
CONNEXE | Cold Wave | Synthés
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12.5
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15/20
Penelope Trappes
"Penelope Two"
DATES | Sorti le 26 novembre 2018 | Publié le lundi 14 janvier 2019
POURQUOI | Pochette | Sonorités | Titre
ET ALORS | Moitié du duo londonien The Golden Filter, la chanteuse d'origine australienne nous offre après son premier essai "Penelope One", un second disque solo dont les compositions ressemblent à des berceuses un peu dérangées et exclusivement réservées aux adultes. La musicienne touche-à-tout a choisi un sound design à la beauté blafarde pour habiller ses visions qui s'inspirent clairement des Cocteau Twins période "Victorialand" et "The Moon and the Melodies", en version ralentie au maximum et qui auraient comme palette sonore les expérimentations ambient de This Mortal Coil. L’album donne alors l'impression de flotter entre deux états : conscient grâce aux pulsations, aux oiseaux et à l'orage enregistrés, tout en étant à la fois détaché, comme invité en qualité d’observateur privilégié dans le rêve de quelqu'un d'autre dont on ne partagerait ni les démons, ni les craintes. Superbe.
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14
PRÉMO
14/20
ASC
"The Outer Limits"
DATES | Sorti le 30 novembre 2018 | Publié le mardi 8 janvier 2019
POURQUOI | ASC | Techno | Ambient
ET ALORS | James Clements, qui officie derrière ASC et qui produit des titres au kilomètre -il s'agit ici de son sixième disque cette année-, a clairement la tête dans les étoiles et nous y entraîne sans retenue à travers la plupart de ses disques composés à San Diego où il réside depuis des années. D'apparence tranquille, "The Outer Limits" ne propose pas de course jusqu'aux confins de notre système solaire, mais révèle des changements de rythmes au coeur même des quatre longs titres qui le composent. Nourri à la fois à l'ambient scintillante et à la soft techno, le mélange inédit fonctionne parfaitement sous la forme d'une electronica tout aussi puissante que rêveuse : quel son, quelle profondeur, quelle largeur de spectre !
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13.5
PRÉMO
14/20
Electric Retro Spectrum
"Sub-Urban"
DATES | Sorti le 4 janvier 2018 | Publié le lundi 7 janvier 2019
ET ALORS | Formé à Paris, le groupe Electric Retro Spectrum vient de sortir son premier EP sur la label Stolen Body Records. Le disque surprend d’entrée : il il sonne bien plus amerloque qu’européen. Les 5 titres de "Sub-Urban" offrent en effet un rock lourd, sombrissime, progressif dans le sens doom ou stoner du terme qui rappelle tour à tour des groupes tels que Chelsea Wolfe, Live Skull ou Lydia Lunch. Le chant de Tara Clamart qui excelle autant dans le désenchantement que dans la colère a quelque chose de cette dernière, la fameuse performeuse américaine "big, sexy et noise", période "Shotgun Wedding". Son spleen est porté par des basses et des guitares triturées de reverb et de fuzz qui emmènent le son dans des territoires noise et psyché bien plombants. D’après la bio, c’est du pur DIY, mais à l’écoute c’est juste bluffant en termes de production et d’espaces sonores !
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PRÉMO
15/20
FILTRES | el