& les Chroniques
Express
Bedless Bones
"Sublime Malaise"
DATES | Sorti le 20 septembre 2019 | Publié le jeudi 12 décembre 2019
POURQUOI | Pochette | Nom | Tallinn | Estonie
ET ALORS | Alors que dans un premier temps la voix de Kadri Sammel fait mine de nous entraîner vers des ambiances plutôt éthérées, la musique qui l’habille s’avère quant à elle rapidement bien plus complexe. Des rythmes parfois presque martiaux soutiennent des compositions d'obédience synthétique que n’auraient pas reniées en son temps Propaganda, avec un don pour les mélodies tout aussi solide que celui de ses aînés, mais ici vraiment modernes, mais bien moins faciles, comme un compromis malin entre heavenly, EBM et new wave. Le disque est riche en textures et en ambiances et se tient parfaitement de bout en bout même s’il faut un peu de patience pour se l’approprier. Une vraie surprise en provenance de Tallinn en Estonie, destination particulièrement touristique d’où l’on n’imaginait pas voir apparaître un aussi bel objet que ce disque de Bedless Bones.
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PRÉMO
14/20
Statiqbloom
"Asphyxia"
DATES | Sorti le 7 juin 2019 | Publié le mardi 17 septembre 2019
ET ALORS | L'adage populaire assure que l'on ne choisit ni sa famille ni ses parents, mais dès lors qu'il s'agit d’appartenir à une scène musicale, c'est une tout autre histoire. Il y a bien entendu des filiations plus évidentes que d'autres, et dans le cas présent, les membres de Statiqbloom ont clairement choisi de se positionner en tant qu'enfants légitimes du Skinny Puppy de la seconde moitié des 80s… qui auraient passé leurs vacances chez Synapscape. Sur leur second album de dark électro à l'ancienne (garanti sans aucun son préprogrammé), les compositions raclent le plancher et accrochent le plafond pour un résultat véritablement organique, jusqu’à sa pochette servie par un serpent albinos rampant sur le logo du groupe réalisé en bois. Le duo de Brooklyn y démontre un savoir-faire que l'on ne peut que respecter, tout en dépoussiérant du même coup "Vivisect VI" et "Cleanse Fold and Manipulate" que l'on avait un peu dédaignés ces dernières années. Fort heureusement, "Asphyxia" est venu remettre de l'ordre dans nos priorités.
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14.5
PRÉMO
14/20
Esya
"Absurdity of ATCG (I)"
DATES | Sorti le 24 mai 2019 | Publié le jeudi 1 août 2019
POURQUOI | Pochette | Nom | Titre
ET ALORS | Une voix écorchée, et des effets qui la transforment en un cri étouffé qui hante ces mélodies lancinantes et entêtantes. Les premières secondes de "Absurdity of Atcg" d'Esya, le projet de Ayşe Hassan, bassiste de Savages, sont tout simplement hypnotisantes. Le premier titre, "Everything", dure plus de 8 minutes et Esya y répète à l’envi "Here we are, lost and found". Ce que nous sommes, perdus, après avoir pénétré dans cet univers déformé aux guitares dissonantes. On est tout simplement happé, aspiré par ces mélodies hypnotiques. Suit "Nothing" et ces lancinants "Did you hide, did you die", comme autant d’interrogations qui nous éloignent de tous repères connus. On pense à Sonic Youth pour la dissonance et les guitares, à PJ Harvey pour ce chant brut, presqu'érotique, ou à Nine Inch Nails pour la noirceur et la rudesse de l'ensemble. Mais toute cette matière est en fait bien plus complexe, totalement addictive.
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PRÉMO
14/20
Anna Öberg
"Vafan Har Jag Gjort!"
DATES | Sorti le 15 mars 2019 | Publié le mercredi 10 juillet 2019
ET ALORS | Expérimental, purement électronique et un peu barré, de surcroît chanté en suédois (hormis le titre "Ich Bin" dont on n'aura pas besoin de préciser la langue), le second album d'Anna Öberg est un ovni frais et absolument indispensable. Pas étonnant que l’on pense aux sons bruts des synthés du début des 80s, ceux d'OMD et de Depeche Mode, que l'on y navigue entre références et clins d'oeil ("Unveiling The Secret" de Psyche), puisque les titres ont été réalisées avec les machines de l’époque que l’artiste collectionne. Cependant très lyrique, cette collection de chansons d'experimental-pop enchaîne des refrains accrocheurs qui, parce que nous ne pouvons pas les comprendre, rajoutent une dimension mystérieuse à l'ensemble. "Vafan Har Jag Gjort!" est une merveille à ne manquer sous aucun prétexte qu'il faut absolument emporter en vacances cet été.
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15
PRÉMO
14/20
Data Fragments
"Data Fragments"
DATES | sorti le 17 mars 2019 | Publié le mardi 7 mai 2019
POURQUOI | Grèce | Pochette | Nom
ET ALORS | Il suffit d’un son, d’un effet, d’une mélodie ou simplement d’une ambiance, et l’on se retrouve immédiatement renvoyé aux compositions de The Cure. Est-ce une malédiction qui empêcherait toute jeune formation d’obédience new-wave a s’imposer, comme si le groupe de Robert Smith était omniscient, ou bien sont-ce nos oreilles qui manquent de discernement ? Vous l’avez compris, Data Fragments baigne dans ces ambiances new-wave que l’on rattache souvent aux premiers Cure, mais qui rappellent aussi Little Nemo, Sad Lovers ou des formations plus récentes comme celles que l’on chronique ici. Et ce que ces artistes ont en commun est avant tout le goût de la mélancolie. On pourrait tenter d’estimer l’intérêt qu’il y a à ressasser à l’infini les mêmes sons sans les avoir vraiment digérés, on préférera prendre un sain plaisir à écouter cet album plutôt malin et franchement bien foutu. Cure, toujours…
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12
PRÉMO
14/20
Rocket Mike
"London Gothic"
DATES | Sorti le 25 janvier 2019 | Publié le mercredi 24 avril 2019
ET ALORS | La patte de Tricky est unique. Son trip hop sombre et corrosif nous hante avec délice depuis maintenant plus de vingt ans, ses compositions à la fois mélodiques et écorchées, mêlant intelligemment électronique et soul, sublimées par sa voix rugueuse et son flow addictif, sont comme autant de caractéristiques qui nous happent dans son univers envoûtant. Si Rocket Mike n'est pas un side-project de Tricky les compositions de Mike Giffts, le garçon aux commandes de "London Gothic", en ont tous les atours. Après avoir collaboré à Tristesse Contemporaine et plus récemment à Camp Claude, le Britannique prend le risque avec ce trop court EP de pénétrer dans les terres de Tricky en y apportant tout de même une touche plus "cold wave", la sienne, celle de ses projets précédents, et se paye le luxe de réaliser un EP extrêmement addictif. En attendant le nouveau Tricky.
CONNEXE | Tricky
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PRÉMO
14/20
Ghostland
"Dances on Walls"
DATES | Sorti le 10 décembre 2018 | Publié le jeudi 14 mars 2019
ET ALORS | Trop de repères peuvent nuir à l'auditeur. "Dances on Wall" de Ghostland en est un parfait exemple. La formation est originaire d’Athènes et a signé avec le label parisien Manic Depression pour son premier album. Un label d'obédience gothique, qui accueille un groupe au nom qui l'est tout autant. Une poignée d'indicateurs comme autant de fausses pistes qui desservent les premières écoutes. Le disque est en effet plus lumineux que ce à quoi on pourrait s'attendre, neuf titres menés par la voix rafraîchissante de Makrina qui rappellent avant tout une autre formation bien éloignée de cet univers, les Canadiennes de The Organ. On est malgré tout plus près de Cure que des Smiths, avec quelques synthés en prime et de belles lignes de basse, mais il y a ici cette même lumière, ce don pour les mélodies enjouées et les compositions riches qui emporte tout et nous permet de passer un très bon moment.
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13
PRÉMO
14/20
Fawns of Love
"Permanent"
DATES | Sorti le 18 janvier 2019 | Publié le jeudi 21 février 2019
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Une certaine vision des premières heures de Factory hantée par quelques fantômes shoegaze, voilà ce qui habite le deuxième album des Californiens de Fawns of Love. Les sonorités électroniques, synthétiques et rythmiques rappellent, dans le désordre, celles d'A Certain Ratio, Section 25, A.R. Kane, ou New Order, tandis que les guitares et leur réverb renvoient à Cure ("Horoscope"), New Order ("Permanent", "Mournful Eyes) ou Slowdive. Le chant n'est pas en reste lorsqu'il s'agit d'y voir des influences, la voix féminine, à la fois mélodique et atone, flotte dans un espace parallèle entre celles de Cocteau Twins et Blonde Redhead. Un assemblage de repères de très bon goût, qui offre un environnement très confortable et permet au disque de réussir l'improbable, offrir un résultat digeste, tant ce mélange d'influences est bien maîtrisé, rendant paradoxalement le résultat plutôt original.
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PRÉMO
14/20
Penelope Trappes
"Penelope Two"
DATES | Sorti le 26 novembre 2018 | Publié le lundi 14 janvier 2019
POURQUOI | Pochette | Sonorités | Titre
ET ALORS | Moitié du duo londonien The Golden Filter, la chanteuse d'origine australienne nous offre après son premier essai "Penelope One", un second disque solo dont les compositions ressemblent à des berceuses un peu dérangées et exclusivement réservées aux adultes. La musicienne touche-à-tout a choisi un sound design à la beauté blafarde pour habiller ses visions qui s'inspirent clairement des Cocteau Twins période "Victorialand" et "The Moon and the Melodies", en version ralentie au maximum et qui auraient comme palette sonore les expérimentations ambient de This Mortal Coil. L’album donne alors l'impression de flotter entre deux états : conscient grâce aux pulsations, aux oiseaux et à l'orage enregistrés, tout en étant à la fois détaché, comme invité en qualité d’observateur privilégié dans le rêve de quelqu'un d'autre dont on ne partagerait ni les démons, ni les craintes. Superbe.
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14
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14/20
Black Tape For A Blue Girl
"To Touch the Milky Way"
DATES | Sorti le 26 octobre 2018 | Publié le jeudi 10 janvier 2019
ET ALORS | Passé l'effet de surprise face à cette pochette que l'on a du mal à relier à la voie lactée de son titre, le douzième album de Black Tape for a Blue Girl ravit par la chaleur de ses ambiances mélancoliques et electro-acoustiques. On retrouve cette légère brume sonore, ce voile immatériel caractéristique que Sam Rosenthal cultive à l'aide de son harmonium, notamment sur les deux premiers titres. Le disque nous renvoie à la période glorieuse de l'Heavenly Voices des 90's et prolonge la magie d'une musique que l'on pensait avoir perdu de vue ces dernières années. L'album fait alterner chant féminin et masculin, avec douceur et retenue, et forme avec son prédécesseur "These Fleeting Moments" (2016) le vrai retour que nous attendions.
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PRÉMO
14/20
FILTRES | op | 14