& les Chroniques
 Express
Elz and the Cult
"Psychrodrama"

"Psychrodrama"
DATES | Sorti le 1er mars 2019 | Publié le mardi 30 juillet 2019
ET ALORS | Il va falloir arrêter de s’étonner de l’origine géographique d’un artiste ; on voit chaque semaine se dévoiler de toutes les régions du monde de nouveaux talents, plus ou moins originaux, mais toujours passionnés. Elz and the Cult est un trio originaire d’Istanbul et offre avec son second album "Psychodrama" un disque étonnant parce que particulièrement riche et intense. Une rythmique assez robuste, des synthés omniprésents, un chant addictif, parfois en turc, assez vindicatif et souvent touchant, l’ensemble offre une multitude de repères entre new wave, dark wave, électronique et post punk, et sème le trouble en nous balançant sans manière entre le "Pretty Hate Machine" de Nine Inch Nails et des ambiances plus proches de Human League. Et ça, paradoxalement, d’une façon particulièrement homogène. Un condensé de très belles choses qui fait preuve d’une maturité étonnante.

The Foreign Resort
"Outnumbered"

"Outnumbered"
DATES | Sorti le 5 avril 2019 | Publié le vendredi 14 juin 2019
ET ALORS | Il y a des disques qui ne laissent que peu de repos pour souffler entre les chansons. C’est le cas de cet "Outnumbered" lancé à deux cents à l’heure qui s’impose d’emblée comme une référence du genre auquel il appartient. Il y a quelques cinq années, le label Artoffact avait réussi à imposer le parfait crossover entre rock et électronique grâce à l’album "Fearless" des Islandais de Legend, et voici qu’il remet ça avec la new wave volontairement rugueuse de The Foreign Resort. Avec la voix très pêchue de son chanteur Mikkel Borbjerg Jacobsen, sa basse grosse comme ça, ses sons de synthés que New Order auraient certainement aimé posséder à l'époque de "Movement", et ses guitares tour à tour tranchantes et hurlantes comme des bêtes enragées, le disque est d’une puissance et une telle réussite que vous ne pouvez pas vous permettre de passer à côté ce printemps.

Manon Meurt
"MMXVIII"

"MMXVIII"
DATES | Sorti le 12 octobre 2018 | Publié le mercredi 10 avril 2019
ET ALORS | Qu’est-ce qui a pu pousser un groupe formé en République Tchèque à choisir de s’appeler Manon Meurt ? Nous avons préféré ne pas lever le mystère qui participe à la gravité et à la solennité de ces compositions qui nous renvoient aux Sundays, My Bloody Valentine et Slowdive, et au chant fragile et plus contemporain de Daughter. Ces chansons, d’une beauté et d'une clarté apaisantes, trouvent le juste équilibre entre une voix féminine gracieuce et des guitares qui hurlent comme des sirènes, empruntant tout aussi bien au post-rock qu'au shoegaze. Un chant que le poids des mots semble oppresser, jusqu'à ce que le souffle de cette voix unique les oblige à s'envoler lentement au rythme d'une batterie qui, patiente, frappe à l'économie, à l'instar de celle des Red House Painters. Le disque est à peine terminé que l’on sait au fond qu'il nous accompagnera sans l'ombre d'un doute encore longtemps.

Fatamorgana
"Terra Alta"

"Terra Alta"
DATES | Sorti le 20 février 2019 | Publié le mardi  2 avril 2019
ET ALORS | Étonnant ce son. Ces synthés. Cette ambiance. Cette voix. Cette langue. Anna Proniewska et Louis Harding sont originaires de Barcelone et parviennent, équipée d’une boîte à rythme toute simple et d’un synthé aux sonorités en apparence basiques, pour le moins vintage, à créer à travers les 11 titres de "Terra Alta" un univers assez fascinant. Si la voix froide d’Anna et ce léger écho qui agit comme un exhausteur sont en grande partie à l’origine de l’addiction que l’on peut avoir à l’album dès la première écoute, ce sont tout autant les mélodies diablement efficaces et la construction plutôt intelligente de ces compositions qui en sont responsables. On pense en vrac à Fad Gadget, un early Depeche Mode, Visage, Human League… Un disque magique qui ferait très bonne figure au catalogue du label BOREDOMproduct.

Be Forest
"Knocturne"

"Knocturne"
DATES | Sorti le 8 février 2019 | Publié le lundi  1 avril 2019
ET ALORS | Vous souvenez-vous de cette époque bénie où l'indie rock à tendance shoegaze parvenue d'Angleterre produisait chaque semaine un nouveau disque que nous adoptions immédiatement ? C'était l'ère où les Chapterhouse, The Sundays et autres Slowdive se succédaient chacun à leur tour pour nous fournir notre "content" à longueur d'année. Les Italiens de Be Forest auraient pu être de ceux-là s'ils avaient existé au début des 90s. Avec leurs guitares aux gimmicks économes qui permettent de compter les notes jouées, leur lourde basse contrebalançant ce chant féminin céleste et murmuré, le trio réussit une perfection shoegaze/dream pop avec ce troisième album. Les neuf titres de "Knocturne" s’écoutent et se réécoutent à l’envi, emmenés par une rythmique tambourinée et obsédante, et l’on vous conseille de ne surtout pas passer à côté d’une telle perle.

The Blinders
"Columbia"

"Columbia"
DATES | Sorti le 1e février 2019 | Publié le lundi 18 février 2019
POURQUOI | Tension
ET ALORS | Sorti dans son pays d'origine, la Grande-Bretagne, fin septembre, "Columbia", le premier album des Blinders -déjà une sensation outre-Manche- n'est disponible en France que depuis quelques jours. Et on s'en réjouit, parce que la scène anglaise actuelle s'avère réellement excitante ces temps-ci. Et même si le maquillage du chanteur (voir la pochette) n'impressionne guère les vieux briscards que nous sommes, force est de constater que ces gars-là balancent un gros son blues-rock tordu à la Birthday Party que l'on n'avait plus guère l'habitude d'entendre en dehors des soirées en maison de retraite pour vieux gothiques. Pas loin de Shame ou des Idles pour l'énergie et la hargne, "Columbia" se pose-là, viril, entêtant, obsédant, brutal, fier, mais aussi écorché vif avec le bouleversant "Orbit" qui clôt ce putain d'album qu'on n'a pas fini d'user, encore et encore.

Yasuaki Shimizu
"Dementos"

"Dementos"
DATES | Réédité le 16 janvier 2019 | Publié le mercredi 30 janvier 2019
POURQUOI | Orchestration sophistiquée | Remasterisation | Inventions sonores et textuelles | Pochette
ET ALORS | Les adeptes de japonisme connaissent déjà Yasuaki Shimizu par le biais de ses compositions électroniques dans le domaine publicitaire. D’autres l’ont sans doute découvert en tant que saxophoniste expérimental. Voici la réédition de "Dementos" (1988) qui nous éclaire un peu plus sur la facette pseudo accessible de l’artiste. Il se révèle ici en véritable crooner qui malaxe des sonorités techno funk new-yorkaises avec des percussions indiennes, triturant des phrasés mandingues avec des inventions de langages dans un creuset de world music précieuse telle que la pratiquait Ryuichi Sakamoto avec son ensemble Neo Geo. Élégantes, exotiques et raffinées, ses pop songs se savourent sans modération aux côtés d’autres miniatures de David Byrne, David Sylvian ou Masami Tsuchiya dont le timbre de voix se rapproche beaucoup. 

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