& les Chroniques
 Express
Just Mustard
"Heart Under"

"Heart Under"
DATES | Sorti le 27 mai 2022 | Publié le lundi 25 juillet 2022
POURQUOI | Découvert en concert
ET ALORS | Nous étions très impatients de découvrir "Heart Under", le second album des Irlandais de Just Mustard. Bien sûr, la référence à Cranes est évidente, mais si la voix de Katie Ball rappelle celle d’Alison Shaw, reconnaissons qu’elle est plus juvénile qu’enfantine. Quant à la structure de ses titres, le groupe s’inspire exclusivement de la période "Self-Non Self" de ses aînés, principalement pour le côté expérimental du son : brut, rêche, à des années-lumière d’une musicalité ordinaire ; en un mot : extraterrestre. Le génie de Just Mustard, c’est ce jeu de guitare non conventionnel qui relève de la performance de chaque instant : le groupe s’emploie à dénicher les sons les plus improbables qu’une guitare électrique puisse offrir, sans jamais jouer d’accord ni de véritable suite de notes, en se concentrant sur les vrombissements et autres dissonances tout au long de ses chansons. Car c’est bien de chansons dont il s’agit ici, et c’est à cela que fait certainement référence le titre même du disque : sous l’apparente rudesse de la musique, c’est à ce chant fragile, cet "Heart Under", qu’incombe la lourde tâche de transformer ces folles expérimentations sonores en chansons avec un remarquable talent du début à la fin du disque.

Rhys Fulber
"Brutal Nature"

"Brutal Nature"
DATES | Sorti le 26 novembre 2021 | Publié le mardi  1 février 2022
ET ALORS | Il n’est plus vraiment nécessaire de présenter Rhys Fulber, car même si le musicien ne publie des disques sous son propre nom que depuis à peine cinq ans, cela en fait plus de trente qu’il ré-invente le son de Front Line Assembly et de ses multiples side-projects album après album. Son projet solo Conjure One entre parenthèse depuis 2015, le Canadien a sorti fin novembre son troisième album solo d’industrial techno d’un genre forcément nouveau : "Brutal Nature". Un déménagement loin de L.A. et un studio réduit l'ont conduit à enregistrer un disque plus intime que ses deux précédents, plus varié et plus méditatif, hormis l’anxiogène dernier titre réalisé en compagnie de Sarah Taylor (Youth Code) qui vient perturber un voyage dont la dynamique semblait parfaite depuis le début du programme. Ce "Brutal Nature" dont le titre exprime très justement une dualité rare, que l’on peut d’ailleurs ressentir dans cette alternance de rythmiques façon coup-de-poing et de passages ambient à la chaleur communicative, est une oeuvre bien plus complexe qu’aucune autre, truffées d’excellentes surprises et dont la richesse est essentiellement due à un savoir-faire et une finesse d’exécution exceptionnels. Un très beau disque à ne surtout pas manquer.

FTR
"Manners"

"Manners"
DATES | Sorti le 15 février 2019 | Publié le jeudi 28 février 2019
ET ALORS | Le made in France se porte merveilleusement bien. Pour preuve, la liste des jeunes formations basées dans notre pays capables de sortir des productions impeccables s'allonge un peu plus chaque mois (Divine Shade, Hante.), certains allant jusqu'à signer pour la diffusion hors de nos frontières. Les Parisiens FTR (ex-Future) rassemblent dans leurs compositions passion, énergie, talent et de belles références bien assimilées. C'est au meilleur de The Jesus and Mary Chain façon DIY ou à A Place to Bury Strangers que l'on pense dès les premières mesures de "Manners", avec cependant un grain personnel, une sorte de mur du son construit autour d’une boîte à rythmes infatigable, une basse énorme qui ne s’arrête jamais et des guitares qui hurlent. La voix se veut rassurante dans cette masse cold-pop-rock-noisy sans concession qui trace en ligne droite son propre chemin quitte à pulvériser tous les obstacles.

Electric Retro Spectrum
"Sub-Urban"

"Sub-Urban"
DATES | Sorti le 4 janvier 2018 | Publié le lundi  7 janvier 2019
ET ALORS | Formé à Paris, le groupe Electric Retro Spectrum vient de sortir son premier EP sur la label Stolen Body Records. Le disque surprend d’entrée : il il sonne bien plus amerloque qu’européen. Les 5 titres de "Sub-Urban" offrent en effet un rock lourd, sombrissime, progressif dans le sens doom ou stoner du terme qui rappelle tour à tour des groupes tels que Chelsea Wolfe, Live Skull ou Lydia Lunch.
Le chant de Tara Clamart qui excelle autant dans le désenchantement que dans la colère a quelque chose de cette dernière, la fameuse performeuse américaine "big, sexy et noise", période "Shotgun Wedding". Son spleen est porté par des basses et des guitares triturées de reverb et de fuzz qui emmènent le son dans des territoires noise et psyché bien plombants. D’après la bio, c’est du pur DIY, mais à l’écoute c’est juste bluffant en termes de production et d’espaces sonores !








