& les Chroniques
Express
Bestial Mouths
"R.O.T.T. (inmyskin)"
DATES | Sorti le 11/08/2023 | Publié le dimanche 24 septembre 2023
ET ALORS | Nous avions découvert Bestial Mouth en 2019 avec "Inshrouds", un EP qui sublimait la plus sombre des darkwaves portée par des rythmes electro industriels implacables, et dont les vocaux franchement habités de sa chanteuse nous avaient fait l’effet d’un électrochoc. Quatre ans, un remaniement de personnel et deux albums plus tard, "R.O.T.T. (inmyskin)", le sixième album studio du groupe de Sacramento est produit par Rhys Fulber et mixé par Greg Reely : lorsque les responsables du son Front Line Assembly sont impliqués, strictement rien n’est laissé au hasard. Quant au chant incantatoire de Lynette Cerezo, il semble directement hérité de celui d’une Lisa Gerrard qui aurait pactisé avec un label de musique expérimental. Le résultat est imposant tout au long de ces neuf titres dont les rythmiques truffées de détails rendent fade n’importe quelle séquence binaire. Rhys Fulber a su instiller les ingrédients de son Conjure One au chaos initial de ces hymnes pour rituels sacrificiels et apporte son savoir-faire à un disque sans concession et terriblement réussi.
VOUS
LECTEURS
PRÉMO
15/20
Rhys Fulber
"Brutal Nature"
DATES | Sorti le 26 novembre 2021 | Publié le mardi 1 février 2022
ET ALORS | Il n’est plus vraiment nécessaire de présenter Rhys Fulber, car même si le musicien ne publie des disques sous son propre nom que depuis à peine cinq ans, cela en fait plus de trente qu’il ré-invente le son de Front Line Assembly et de ses multiples side-projects album après album. Son projet solo Conjure One entre parenthèse depuis 2015, le Canadien a sorti fin novembre son troisième album solo d’industrial techno d’un genre forcément nouveau : "Brutal Nature". Un déménagement loin de L.A. et un studio réduit l'ont conduit à enregistrer un disque plus intime que ses deux précédents, plus varié et plus méditatif, hormis l’anxiogène dernier titre réalisé en compagnie de Sarah Taylor (Youth Code) qui vient perturber un voyage dont la dynamique semblait parfaite depuis le début du programme. Ce "Brutal Nature" dont le titre exprime très justement une dualité rare, que l’on peut d’ailleurs ressentir dans cette alternance de rythmiques façon coup-de-poing et de passages ambient à la chaleur communicative, est une oeuvre bien plus complexe qu’aucune autre, truffées d’excellentes surprises et dont la richesse est essentiellement due à un savoir-faire et une finesse d’exécution exceptionnels. Un très beau disque à ne surtout pas manquer.
VOUS
LECTEURS
PRÉMO
15/20
Lamia Vox
"Alles Ist Ufer. Ewig Ruft Das Meer"
DATES | Sorti le 1 aout 2020 | Publié le vendredi 30 octobre 2020
ET ALORS | "Alles Ist Ufer. Ewig Ruft Das Meer" ("Tout est Rivage. La Mer appelle pour toujours"), le quatrième album de Lamia Vox, de son vrai nom Alina Antonova, s'écoute obligatoirement en fermant les yeux. Votre subconscient vagabond vous chuchotera alors en un éclair que si Lisa Gerrard avait décidé, en 1998, de s’associer au duo Suédois Arditi plutôt qu’à l’Australien Pieter Bourke, l'album "Duality" que la chanteuse de Dead Can Dance sortit cette année-là aurait furieusement ressemblé au nouvel album de l’artiste tchèque dont il est question ici. Les rythmes martiaux s'invitent dans des compositions néo-classiques faites de sons de cors, de santour et de nappes inquiétantes, pour un résultat qui emprunte les chemins de procession de la dark ambient, de la musique rituelle et du chant éthéré. Jamais répétitif, à la fois solennel et très beau, le disque libère ses incantations titre après titre tout au long d’une cérémonie digne. Une très belle réussite.
VOUS
LECTEURS
PRÉMO
15/20
Nation of Language
"Introduction, Presence"
DATES | Sorti le 22 mai 2020 | Publié le mercredi 5 août 2020
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Déjà : quelle voix. Assurée, maniérée, si charmeuse avec sa diction soignée… on sent l’ombre de Lloyd Cole, de Morrissey ou encore Dave Gahan, celle de ces dandys qui rassurent et sont capables de nous entraîner au bout du monde. Mais autour de Ian Devaney, il y a aussi une succession de mélodies et des morceaux à la construction très intelligente, qui, bien qu’en apparence basés sur le combo classique guitare lumineuse, basse douce et prégnante, et batterie enjouée, étonnent très vite lorsque l’on voit surgir des synthés pour le moins "vintage". Quelle belle surprise que cette succession de perles qui oscillent entre indie pop et new wave (mention spéciale pour "The Division St.", "Automobile" ou encore "Friend Machine" et ses sonorités presque 8-Bits). Le disque ne s’essouffle jamais, et on s’étonne d’assister à un tel enchaînement de compositions douces-amères que l’on a toutes envie de chérir. On pense aux premiers New Order, à Black Marble ou à The Vagina Lips pour cette faculté incroyable à nous offrir quelque chose qui se révèle immédiatement comme une évidence, et, de la même façon que pour leur confrère grec, il y a toutes les chances que cette formation originaire de Brooklyn nous accompagne bien au delà de cet été.
VOUS
LECTEURS
11
PRÉMO
15/20
Bestial Mouths
"Inshroudss"
DATES | Sorti le 1 novembre 2019 | Publié le lundi 20 janvier 2020
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Tribale, animale, brute, voilà l’atmosphère qui caractérise la musique de Bestial Mouths. Une ambiance qui enveloppe, happe, et étreint, comme le ferait un animal en apparence paisible… mais qui vous sauterait à la gorge à la première occasion. Le nom de la formation, originaire de Berlin, n’y est évidemment pas pour rien, la pochette n’est pas en reste non plus pour expliquer le sentiment que procure l’écoute de cet EP. On pense aux premiers Siouxsie, à Virgin Prunes, à Diamanda Galás, parce que les compositions sont à la fois riches et crues, et que la formation, menée par la voix de Lynette Cerezo, est comme animée de quelque chose de viscéral, qui nous inonde et nous entraîne dans ses méandres. Mais ici l’on est bien en 2020 et ce sont des sonorités plus électroniques, robustes, subtilement construites, qui servent de trame à ces cinq titres. Si le groupe a déjà trois albums et une poignée de singles à son actif, c’est avec “Inshroudss” que l’on vient de le découvrir et rattraper notre retard avec sa discographie initiée en 2010 est une expérience fascinante.
VOUS
LECTEURS
14
PRÉMO
15/20
Hiro Kone
"A Fossil Begins To Bray"
DATES | Sorti le 8 novembre 2019 | Publié le mercredi 11 décembre 2019
POURQUOI | Hiro Kone | Pochette
ET ALORS | Sur son troisième album, Nicky Mao aka Hiro Kone nous force à la concentration et nous invite à une démonstration de sa maîtrise des séquences rythmiques complexes au cœur de structures électroniques soignées. Coiffez un casque, fermez les yeux et laissez ces morceaux vous envahir tant ils semblent provenir de l’intérieur, s’appliquant à traduire à merveille le prolongement d’une observation, d’une angoisse, d’un doute, d’une décharge d’adrénaline. Impossible de se laisser distraire de cette profusion de sons d’un bout à l’autre du disque, l’Américaine nous offrant un habillage sonore de premier choix, d'une ingéniosité et d’une richesse rares. Il s’agit là d'une besogne digne de celle d’une colonie de fourmis digitales, allant et venant selon les aspérités d'un terrain cabossé par des rythmes façon coup de poing, et qui permettent à "A Fossil Begins To Bray" de se démarquer instantanément d'une production IDM trop souvent anesthésiée.
VOUS
LECTEURS
16.5
PRÉMO
15/20
Blankenberge
"More"
DATES | Sorti le 10 avril 2019 | Publié le mercredi 12 juin 2019
POURQUOI | Russie | Pochette
ET ALORS | C’est une invasion venue de Russie, de Saint Petersbourg en particulier, qui inonde ces derniers temps les mondes du post-rock, du shoegaze et de la dream pop ; prenons Show Me a Dinosaur, Pinkshinyultrablast ou Blankenberge pour en citer que trois. Et si l'on a envie de s'attarder aujourd'hui sur Blankenberge, c'est parce que le groupe a su digérer, assimiler et transformer des influences qui nous ont accompagnés toute notre vie, de Slowdive à Pale Saints en passant par The Jesus & Mary Chain et une infinité d'autres. Mieux, ils sont su combiner toutes ces influences dans chacune de leurs compositions afin de redonner à ce son bourdonnant un vrai coup de fraîcheur, une énergie et une passion revigorante, et, caché derrière un mur de guitares, sensibilité et fragilité. Quant à savoir pourquoi ils ont choisi le nom d’une ville côtière belge, c’est une autre histoire.
VOUS
LECTEURS
15
PRÉMO
15/20
FILTRES | Mo | Ss | 15