& les Chroniques
Express
Slow Crush
"Thirst"

"Thirst"
DATES | Sorti le 29/08/2025 | Publié le jeudi 23 octobre 2025
POURQUOI | Hybride Métal-Dreampop
ET ALORS | Le son de "Thirst" est tout bonnement époustouflant. On imagine le travail qu’a dû représenter le mixage de pareil ovni, tant la musique pourtant tellurique y est si fluide, presque aérienne, comme transportée dans une bulle de sa propre matière en transit vers les étoiles. Car il a fallu polir ce matériau de départ si brut et si dense, ces guitares et ce jeu de batterie empruntés au métal et au grunge, que la voix douce et murmurée d’Isa Holliday élève au rang d’une dreampop métal hybride, rappelant les mélopées de Rose Berlin de SPC ECO. Plus dense que ses prédécesseurs "Aurora" et "Hush", dont le tempo flirtait souvent avec celui des Cocteau Twins ou de Red House Painters, "Thirst" est l’album le plus frontal du groupe belge, le plus saccadé aussi, duquel le magma sonore s’écoule comme d’un robinet ouvert au maximum en flow continu. On pense à Amusement Parks On Fire et à Filter pour les parties de guitares et de batterie, avec ici ou là ce supplément ouaté emprunté à la shoegaze du Slowdive du tout début des 90s. Un solo de saxophone vient finir de brouiller les cartes dans un jeu de piste déjà bien atypique, dans une forge sonore inspirée qui connecte des univers d’ordinaires isolés. Sublime.

We.The Pigs
"We.The Pigs"

"We.The Pigs"
DATES | Sorti le 26 novembre 2021 | Publié le lundi 24 janvier 2022
ET ALORS | Le premier album des Suédois de We.The Pigs est l’excellente surprise de la fin d’année dernière. Ce quintette originaire de Stockholm n’avait jusqu’ici enregistré que deux discrets singles, mais la sortie de "We.The Pigs" devrait changer la donne en ce qui concerne leur exposition au monde. Les chansons y sont efficaces et robustes, les influences sont héritées de l’indie rock à tendance noisy, shoegaze ou purement pop des 90s. Portés par un chant féminin aérien, We.The Pigs rejoint cette famille de jeunes talents que nous aimons et qui ne refusent pas quelques larsens lorsque l’occasion se présente ; on pense à Manon Meurt, à Pinkshinyultrablast, à Blankenberge ou encore à Be Forest, des formations qui ont essaimé dans toute l’Europe et dont la qualité des productions n’a rien à envier à celles qui créaient la sensation en Angleterre il y a plus de trente ans. Avec ce premier album pop, audacieux et bluffant, We.The Pigs, le pied sur les pédales d’effets, passe ce mur du son que nous adorons tant franchir avec ou sans casque, et délivre ici une sacrée collection cohérente et enivrante de chansons que l’on a envie de continuer de fredonner pendant longtemps. Reste tout de même un point qu’il faudra éclaircir : pourquoi ce drôle de nom ?










