& les Chroniques
 Express
SPC ECO
"6LP June LP"

"6LP June LP"
[eLab]
par Bertrand Hamonou
DATES | Sorti le 1er juin 2020 | Publié le jeudi  6 août 2020
ET ALORS | Le projet est depuis le début de l’année extrêmement ambitieux, à savoir réussir à publier une collection de nouveaux titres le premier jour de chaque mois. Avec tout d’abord un titre de dix minutes en janvier, puis un nouvel EP d’au moins quatre titres les mois suivants, jamais nous n’aurions imaginé qu’après cinq livraisons déjà très riches, SPC ECO passerait la vitesse supérieure pour nous offrir un album complet au début du mois de juin. Fidèle à son habitude, Rose murmure ses secrets du bout des lèvres avec cette voix inimitable, parfois noyée sous des tonnes de guitares ou d’effets ("Take What You Need", "Touch Your Skin"), parfois en lévitation sur une dream pop aérienne ("Lost Alone"), quand elle n’est pas piégée dans un labyrinthe expérimental ("Where You Fall"). Avec onze albums et deux fois plus de singles ou d’EPs en onze ans, SPC ECO prouve à ceux qui en doutaient encore qu’il n’est pas un simple side-project pour tuer le temps. Et le plus beau dans tout ça, c’est que les offrandes continuent au rythme annoncé, avec un nouvel EP sorti le 1er juillet dernier.

Bravery in Battle
"The House We Live In"

"The House We Live In"
DATES | Sorti le 28 mai 2020 | Publié le lundi  3 août 2020
ET ALORS | Il est des disques qui, de part la nature même de leur ambition, dépassent leur mission première pour s'en découvrir une autre, plus universelle encore. Et c’est le cas de "The House We Live In" de Bravery in Battle. Ce disque-livre-documentaire dont l’idée initiale est de mettre le post-rock un peu rêveur des Français au service des messages d’espoir pour une autre réalité, délivrés par des personnalités engagées, militant pour un nouveau monde basé sur d’autres principes, d’autres buts, d’autres règles du jeu que celui dans lequel nous évoluons. Le groupe associe alors son savoir-faire où la surenchère est proscrite, à la musicalité des voix d'intervenants extérieurs (Vandana Shiva, Hubert Reves, Bill McKibben ou encore John Francis ou Paul Hawken), mimée parallèlement par un arsenal de métallophone, Rhodes, vibraphone, glockenpiel ou encore un piano. Le rendu onirique qui en découle traduit notre émerveillement devant l'évocation de cette utopie expliquée tout au long de l'album et du documentaire. Ce projet inédit mêle avec justesse interviews et compositions pour un état des lieux d’une pensée pas si marginale que cela, que nous sommes impatients de voir fonctionner en live en novembre.

Roseland
"To Save What is Left"

"To Save What is Left"
DATES | Sorti le 27 mars 2020 | Publié le jeudi 14 mai 2020
ET ALORS | S’il y a une chose qui est sûre, c’est qu’il n’est pas aisé de parler de "To Save What is Left", le premier album de Roseland. Mais si l’on a une autre certitude, c’est qu'en revanche, écouter ce disque s’avère être d’une facilité incroyable. Parce qu’il parvient à nous raconter une histoire, une multitude d’histoires, avec ses moment d’émotions, de drama, de tristesse ou de bonheur, autant d’instants qui s’enchaînent et nous parlent comme s’ils avaient été écrits pour nous. On oscille entre des ambiances graves ("Old"), plus douces ("The Window", "Faster than You", "Tu n’arrêtes pas"), souvent plus puissantes ("Rev"), parfois vertigineuses ("Those Fairytales"), découvrant des compositions qui flirtent parfois avec l’électronica tant elles sont soignées, souvent avec l’heavenly tant la voix d’Émeline Marceau est tout simplement magnifique, et, lorsque la basse et guitares prennent le pas sur l’ensemble ("Delta", “Too Much") et que le ton fait mine de se durcir, c’est dans des contrées plus shoegaze que l’on est entraîné. Ce disque est d’une densité musicale et émotionnelle sidérante tant le résultat est complet, cohérent, foncièrement humain et, extrêmement homogène. Une pure pépite.

Paradise Cove
"Dead End"

"Dead End"
DATES | Sorti le 21 février 2020 | Publié le mardi 14 avril 2020
ET ALORS | Avec ce premier album sorti sur le label allemand Cold Transmission, ce duo originaire de La Ciotat (sud de la France) s’inscrit avec conviction dans la veine du revival post-punk/cold wave qui nous inonde de productions excitantes depuis au moins dix ans. Très marqué par les années 80, le style développé par Nicolas et Stéphane est sobre et rigoureux, sans réelles tentations pop ou dancefloor : dix chansons sombres et tendues composent ce premier effort cohérent et accrocheur. La formule est assez évidente : un motif de guitare entêtant typiquement cold/goth tourbillonne en tête, soutenu par une basse omniprésente et une boîte à rythmes solide, tandis que le chant grave et convaincant porte des mélodies qui s’avèrent relativement accrocheuses. On pense à She Wants Revenge, dans une version moins synthétique, au fil de ces compositions qui semblent globalement toutes taillées dans le même moule. Il manque sans doute à la musique du groupe une étincelle qui lui permettrait de se distinguer, peut-être quelques arrangements plus riches ou plus variés pour envelopper ses compositions… Néanmoins, certaines chansons finissent par sortir du lot, pour nous offrir notre dose d’énergie ténébreuse.

Silent EM
"The Absence"

"The Absence"
DATES | Sorti le 15 juillet 2019 | Publié le lundi  3 février 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Sèche mais mélodique, l’EBM de Silent EM impose dès ses premières mesures une ambiance qui, si elle n’est pas vraiment inédite, s'avère étonnamment plaisante. Un synthé et une boîte à rythme assez basiques, une voix qui scande plus qu’elle ne chante, et le tour est joué : Jean Lorenzo pose les bases de ce que seront les 38 minutes de "The Absence". Les titres suivent un fil conducteur linéaire d'une façon très assurée qui rappelle les formations EBM françaises des années 80/90, ces petits génies qui allaient rarement plus loin que des auto-productions au format K7 mais que l'on écoutait pourtant en boucle. Originaire de Miami mais installé à New York, Jean cite parmi ses influences And Also The Trees, The Sound, The Chameleons, Data-Bank-A, In the Nursery, ou encore Opera De Nuit et la scène cold wave française… autant de références pour le moins atypiques pour un garçon installé sur la côte Est des États-Unis, mais qui donnent une grille de lecture intéressante à ce disque et aux choix qui ont permis de le construire. Cette combinaison de spontanéité, de simplicité, le lyrisme du chant, en apparence naïf, ces rythmes binaires, faussement simples, à l'efficacité désarmante, tout ça n'est donc pas le fruit du hasard.

Curses
"Romantic Fiction"

"Romantic Fiction"
DATES | Sorti le 26 octobre 2018 | Publié le lundi 17 juin 2019
ET ALORS | Antler Records ? KK Records ? Nettwerk ? Ce son, cette pochette, on est évidement certain de l'avoir déjà acheté ce vinyl. Chez Danceteria sûrement, ou peut-être chez New Rose. Il n'y a pas très longtemps... en 1985... 86. C'est à tout ça que nous renvoie "Romantic Fiction", le premier album, après une série d'EP, de Curses, new-yorkais d'origine installé à Berlin. À moins que ce ne soit à Boy Harsher ou à ces artistes qui puisent aujourd'hui, à l'infini, sans ne jamais nous lasser, dans cette source élémentaire qui semble pourtant intarissable, cette new wave early EBM, construite sur une rythmique froide, quelques samples de basses, de voix, un synthé malin et un chant mélancolique. On s'attache très vite à ce disque, auquel participent la niçoise Jennifer Cardini et la berlinoise Perel, même si l'excitation faiblit sur la longueur de l'album qui s'étire peut-être un peu trop.

Fatamorgana
"Terra Alta"

"Terra Alta"
DATES | Sorti le 20 février 2019 | Publié le mardi  2 avril 2019
ET ALORS | Étonnant ce son. Ces synthés. Cette ambiance. Cette voix. Cette langue. Anna Proniewska et Louis Harding sont originaires de Barcelone et parviennent, équipée d’une boîte à rythme toute simple et d’un synthé aux sonorités en apparence basiques, pour le moins vintage, à créer à travers les 11 titres de "Terra Alta" un univers assez fascinant. Si la voix froide d’Anna et ce léger écho qui agit comme un exhausteur sont en grande partie à l’origine de l’addiction que l’on peut avoir à l’album dès la première écoute, ce sont tout autant les mélodies diablement efficaces et la construction plutôt intelligente de ces compositions qui en sont responsables. On pense en vrac à Fad Gadget, un early Depeche Mode, Visage, Human League… Un disque magique qui ferait très bonne figure au catalogue du label BOREDOMproduct.

Snapped Ankles
"Stunning Luxury"

"Stunning Luxury"
DATES | Sorti le 1er mars 2019 | Publié le mercredi  6 mars 2019
ET ALORS | Snapped Ankles en est à son deuxième album et est toujours aussi engagé. Le groupe anglais se déclare ouvertement anti-bourgeois, offrant à chacune de ses chansons la possibilité d'illustrer un chapitre d'"Histoire de ta Bêtise", le recommandable essai pamphlétaire de François Bégaudeau. Leur colère est plus manifeste dans leurs paroles que dans leur musique qui évoque une sorte de Devo qui s’acoquinerait aux B 52’s, mais aurait décidé, après une soirée trop arrosée, de se mettre au Krautrock électro tribal. Pour se faire, il se dotent d’une armada d’instruments électroniques bigarrés (notamment des synthés analogiques incrustés dans des bûches !) et stridents qui chahutent les mélodies de manière intempestive (à la frontière de l’horripilant et du cacophonique, quand même). Sautillant, funky et branque, cette électrokraut décoiffera les punks de tous poils et c’est ça qui est bon !

Movement Of Static
"Naegleria"

"Naegleria"
DATES | Sorti le 12 octobre 2018 | Publié le mercredi 16 janvier 2019
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Il est devenu difficile de s'y retrouver dans le vaste monde du post-rock qui a colonisé la planète entière à renfort de sous-genres et de spécificités géographiques. Le groupe Movement Of Static vient de Grèce et propose un rock instrumental rehaussé de quelques nappes de synthé qui illuminent par touches légères les différents jeux de guitares, tour à tour cristallines ou heavy. Quatre petits interludes traversent le disque, qui alterne de cette manière entre réalité et monde parallèle, passant de l'un à l'autre via ces portes un peu inquiétantes. Un disque rapide sans être pressé, bourré de bonnes idées, à la production impeccable et qui n'a absolument rien à envier à un disque de Mogwai.

FILTRES  | Dis









