& les Chroniques
Express
bdrmm
"Microtonic"
DATES | Sorti le 28/02/2025 | Publié le mardi 15 juillet 2025
ET ALORS | Nous suivons la formation anglaise bdrmm depuis la sortie de son premier album "Bedroom", paru au cours de l'été 2020. À l'époque, c'étaient ces compositions entre indie rock et shoegaze un poil lo-fi, tout en guitares polies, basse et batterie rigoureuses, qui nous avaient émerveillées par leur côté Ride des débuts. Et depuis, le groupe de Hull n'a eu de cesse de sortir des singles remixés par leur pairs, lorgnant franchement vers une électro expérimentale aux antipodes de leur propre son. Si le second album "I Don't Know", sorti en 2022, intégrait certains éléments issus de ces nouvelles versions, le disque restait encore qualifiable de rock indé. Avec "Microtonic", le quartet a finalement relégué ses guitares à l'arrière-plan, voire au grenier. Tout ici n'est désormais plus que boîtes à rythmes et sons électroniques, pour un résultat tout d'abord déroutant, puis totalement jouissif : la mutation amorcée sur le single "Standard Tuning" paru en 2024 a merveilleusement fonctionné. À bien y réfléchir, leurs glorieux aînés s'étaient déjà essayés au même exercice avec succès : de Slowdive à Radiohead, en passant par Editors et The Working's Men Club (invité ici sur le premier titre), pour un EP, un album, voire plus. La démarche était donc déjà validée par des formations audacieuses, et passé l'effet de surprise, le disque va bien au delà des attentes que nous avions à propos de ce troisième album. Ne manquez pas cette révolution dans l'univers du groupe !
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PRÉMO
15/20
Gnome & Spybey
"The Seventh Seal"
DATES | Sorti le 7 avril 2021 | Publié le vendredi 16 juillet 2021
POURQUOI | Ant-Zen | Mark Spybey
ET ALORS | Pour un peu, nous passions à côté du septième album de Gnome & Spybey, sorti début avril, "The Seventh Seal". Le disque crée la surprise puisqu’il s’agit du premier album que le duo réalise avec autant de vocaux au premier plan. Parler de chansons serait cependant un raccourci trop rapide, un amalgame un poil osé, pour ce qui relève plutôt du spoken words assez proche des travaux de Coil période "Astral Disaster" et "Musick to Play in the Dark". On découvre alors que le timbre de Mark Spybey est ici très proche de celui de John Balance, une bénédiction qui ne gâche rien à l’affaire, et ses paroles fantomatiques, comme capturées entre deux mondes et pour la première fois propulsées au premier plan, installent une dualité et un réconfort, dans cet océan d’ambient électronique un rien angoissante. Rarement au sein de ses autres projets Beehatch, Dead Voices on Air ou plus récemment en compagnie d’Anatoly Grinberg, Mark Spybey ne nous avait semblé aussi accessible : c’est une première tellement réussie que l’on en redemande déjà.
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PRÉMO
15/20
Black Nail Cabaret
"Gods Verging On Sanity"
DATES | Sorti le 8 mai 2020 | Publié le lundi 11 mai 2020
ET ALORS | Nous avions découvert le duo Black Nail Cabaret lors de la sortie de son troisième album "Dichromat" fin 2016. À l’époque, le groupe hongrois venait de subir un changement majeur puisque Zsophia Tarr, co-fondatrice du duo jusqu’alors féminin, laissait sa place à Kristian Arvai, compagnon de la chanteuse Emese Arvai-Illes. Aujourd’hui le couple a déménagé à Londres et n’a rien perdu de ce qui nous avait fasciné quatre ans plus tôt. Il y a toujours cette voix, unique, franchement hypnotisante, que nous avions découverte sur "Mine" d’Architect, et entendue très récemment sur "The Great Derailer" d’Attrition. Le groupe excelle dans l’art de produire ce qu’il appelle de la "Pseudopop", un terme qui a d’ailleurs donné son titre à leur précédent disque ; de la pop, certainement, mais traitée au noir absolu, et d’un lyrisme peu commun. D’ailleurs, signe d’une notoriété grandissante, le groupe devait sillonner l’Allemagne en compagnie de Covenant ce printemps avant que le monde ne se place en quarantaine. Ce sera donc pour la rentrée, et avec un telle affiche, on espère des dates chez nous.
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15/20
Promenade Cinema
"Exit Guides"
DATES | Sorti le 20 mars 2020 | Publié le lundi 27 avril 2020
POURQUOI | Nom | Synthpop | Sheffield | Pochette
ET ALORS | Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emma Barson et Dorian Cramm ont mis le paquet pour leur second album de cinedramatic synthpop comme ils aiment qualifier leur propre musique. Les ambiances qui se succèdent sont variées, alternant entre superproductions ("She’s an Art", "Nothing Nouveau") et réalisations plus solennelles et confidentielles ("After The Party, It’s Over"), pour un résultat d’une cohérence parfaite du début à la fin. L’atout majeur de ce duo venu de Sheffield est évidemment cette voix puissante que les synesthètes traduiraient probablement par une couleur flamboyante ; posé sur une électropop en gris foncé, le chant d’Emma insuffle le supplément de magie nécessaire aux machines pour donner vie à ces chansons que l’on devine toutes plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. On y aime la richesse des compositions et des arrangements, sans oublier ce panache omniprésent qui rappelle d’autres formations contemporaines telles que Black Nail Cabaret ou Pocket Knife Army. S’il fallait vous convaincre par un seul titre, ce serait "Nothing Nouveau" qui résume à lui tout seul la force de frappe et l’amusante mixité linguistique d’un groupe que nous allons désormais suivre de près.
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15/20
Dead Horse One
"The West Is the Best"
DATES | Sorti le 22 novembre 2019 | Publié le lundi 6 avril 2020
POURQUOI | Indie Rock | France
ET ALORS | Vous ne les connaissez peut-être pas encore, et pourtant "The West Is the Best" est déjà le troisième album de Dead Horse One, un groupe français basé à Valence dont on ne trouvera pas meilleure définition à leur son que le titre même de leur premier EP paru en 2012 : "Heavenly Choirs of Jet Engines". Toutes guitares dehors et avec le plus gros son possible, véritable maelström d'effets sur lequel vient surfer en toute décontraction un chant masculin et éthéré avec ses mélodies tombées du ciel, en apesanteur. Ce nouveau disque est un bijou shoegaze/noise dans lequel les influences que nous aimons tant se mélangent comme les ingrédients dans un blender à l'heure de préparer un smoothie gourmand : My Bloody Valentine, Ride, les Boo Radleys d'avant "Wake Up" et tant d'autres. On y ajoute tout ce qu'on adore pour un résultat plein de douceur sans oublier la cerise sur la chantilly particulièrement allégée de "Gaze" et "Saudade", puisque c'est Mark Gardener de Ride qui a mixé l'album du début à la fin, s’il vous plaît, d’où cette finesse incroyable et inattendue pour un résultat bluffant.
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17
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15/20
Holon
"Breaking The Simulation"
DATES | Sorti le 28 février 2019 | Publié le lundi 29 avril 2019
POURQUOI | Holon | Canada | Toronto
ET ALORS | Le cas Holon est plutôt singulier : volontairement outsider sur une scène exigeante, Mark Rydyger compose sans relâche dans son studio, chez lui, et distribue chaque samedi sur son Soundcloud un nouveau titre qui pourrait comporter la mention "plaisir d'offrir". Comme ça, pour rien, pour la beauté du processus ; par défi personnel aussi. Et c'est également sans fanfaronnade ni campagne de communication que le talentueux Canadien au grand coeur diffuse un nouvel album d’électro indus planante de temps à autre sur son site Bandcamp, quand il le décide, tout simplement. Et de la même manière que l'on sait reconnaître le son Skinny Puppy, Front Line Assembly ou Download en cinq secondes chrono, il y a un bien aujourd’hui un son Holon : clair, spatial, pur et minimal, que Mark ne cesse de peaufiner, et que l'on retrouve de bout en bout dans cette nouvelle collection de titres.
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13
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15/20
Download
"Unknown Room"
DATES | Sorti le 8 mars 2019 | Publié le mercredi 3 avril 2019
ET ALORS | Dans la seconde moitié des années 90, les disques de Download paraissaient de prime abord insaisissables voire hermétiques car alors précurseurs d'un genre, l’IDM, qui allait prendre de l'ampleur quelques années plus tard. Aujourd'hui, la musique de cEvin Key et du regretté Phil Western, soudainement disparu il y a un mois, est toujours aussi riche et joliment à part, pleine de sons rêvés et réalisés dans leur laboratoire sonore, un peu psychédéliques, comme mûs d'une vie propre et dansant à leur guise sur des rythmiques stroboscopées. Avec sa collection de synthés câblés et leurs potentiomètres, le duo propose une nouvelle fois ses expérimentations électroniques et ses séquences venues d'ailleurs, mais moins hallucinées et plus régulières que sur leurs deux précédents disques ("Helicopter" et "Lingam"). Et penser qu'il s'agit très probablement du dernier nous brise le cœur.
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15
PRÉMO
15/20
Bragolin
"I Saw Nothing Good So I Left"
DATES | Sorti le 24 mars 2018 | Publié le mardi 22 janvier 2019
POURQUOI | Pochette | Pays-Bas
ET ALORS | Il arrive parfois que l’on éprouve l’envie d’écouter des choses plus faciles, sans que cela ne ternisse d’aucune façon l’estime que l’on a de l’album que l’on va choisir. "I See Nothing Good So I Left" fait partie de ces disques qui semblent évidents. La cold (pop) wave de Bragolin rappelle des sonorités plus anciennes comme celles de Sad Lovers & Giants sans trop s'en approcher, la voix charismatique et intrigante de Edwin van der Velde , la très belle guitare (baryton pour être précis), la boîte à rythmes et les synthés transforment chaque titre en un joyau lumineux et donnent à l’ensemble un son propre, presque cristallin, et insufflent surtout à ces huit titres une véritable identité. Le groupe, originaire d’Utrecht aux Pays-Bas, est passé au Supersonic à Paris en mai dernier, quelques mois après la sortie de cet album qui est sa toute première production.
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PRÉMO
15/20
FILTRES | AD | 15