& les Chroniques
Express
Darkswoon
"Bloom Decay"
DATES | Sorti le 14 septembre 2022 | Publié le mercredi 21 septembre 2022
ET ALORS | Le trio de Portland Darkswoon porte très bien son nom, tant son indie rock à l’ossature électronique et aux refrains intelligents porte en elle cette pointe de noirceur intime, ce petit quelque chose de troublant que contient une phrase telle que "My body’s not mine", scandée sur l’impeccable premier single "Eaten By Wolves" extrait de son nouvel album, "Bloom Decay". La guitare et le chant remarquable de Jana Cushman sont portés par une boîte à rythmes faussement rétro, brute et mécanique, appuyée par les discrets synthés de Rachel Ellis et soutenue par la basse de Norah Lynn. Depuis ses débuts en 2015, Darkswoon façonne un spectre sonore aux possibilités multiples : la guitare mitraille façon Killing Joke sur "This Is A Void", se fait aérienne sur le second single "Year Of The Rat", exprime sa rage sur "Under Glass", ou encore se la joue économe sur le titre "Bloom Decay" qui ouvre et baptise ce disque qui est une réussite absolue. Quant à la production, elle a su offrir à ces chansons uniques la profondeur qu’elles méritaient, en domptant cette profusion d'énergie à fleur de peau, tout en conservant l’étincelle brute et sauvage de la passion, celle qui illumine le coeur même de "Bloom Decay". A découvrir absolument.
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15/20
H2SO4
"Love and Death"
DATES | Sorti le 23 juillet 2021 | Publié le vendredi 8 octobre 2021
POURQUOI | Come Back | Electro 90s
ET ALORS | Vingt-et-un ans séparent "Love and Death" de son prédécesseur, "Glamtronica", dont le titre définit toujours à merveille le son glam et électro de H2SO4 qui sonne comme un voyage dans l’espace et le temps en classe affaire, une coupe de champagne à la main. Avec ses rythmes qui groovent comme rarement nous en rencontrons ici, avec ses nappes électroniques et spatiales, ce troisième album s’écoute la tête dans les étoiles et des étincelles multicolores dans les yeux. S’il nous renvoie à la toute fin des 90s lorsque des membres de CODE et de Sulphur s’associèrent, le disque a toute légitimité aujourd’hui pour distiller ses beats et ses ambiances sucrées. Au programme, des titres qui font quelques clins d’oeil assez malins à tout ce qui nous aimons comme ce "Hello Spacegirl" qui lorgne vers du New Order nouvelle génération, et dont le titre pourrait s’inspirer du "Halo Spaceboy" de David Bowie remixé par les Pet Shop Boys, ou quand H2SO4 emprunte le gimmick de "West End Girls" pour introduire "We Are Millions". Au final, on émerge revigoré d’une rêverie au cours de laquelle on a flirté avec Underworld et Fluke, et avec la nette impression de détenir le remède ultime aux baisses d’humeur du quotidien. Une merveille.
CONNEXE | CODE | Sulphur | Underworld | Fluke | Electro | Glam | UK
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15/20
SPC ECO
"6LP June LP"
DATES | Sorti le 1er juin 2020 | Publié le jeudi 6 août 2020
ET ALORS | Le projet est depuis le début de l’année extrêmement ambitieux, à savoir réussir à publier une collection de nouveaux titres le premier jour de chaque mois. Avec tout d’abord un titre de dix minutes en janvier, puis un nouvel EP d’au moins quatre titres les mois suivants, jamais nous n’aurions imaginé qu’après cinq livraisons déjà très riches, SPC ECO passerait la vitesse supérieure pour nous offrir un album complet au début du mois de juin. Fidèle à son habitude, Rose murmure ses secrets du bout des lèvres avec cette voix inimitable, parfois noyée sous des tonnes de guitares ou d’effets ("Take What You Need", "Touch Your Skin"), parfois en lévitation sur une dream pop aérienne ("Lost Alone"), quand elle n’est pas piégée dans un labyrinthe expérimental ("Where You Fall"). Avec onze albums et deux fois plus de singles ou d’EPs en onze ans, SPC ECO prouve à ceux qui en doutaient encore qu’il n’est pas un simple side-project pour tuer le temps. Et le plus beau dans tout ça, c’est que les offrandes continuent au rythme annoncé, avec un nouvel EP sorti le 1er juillet dernier.
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15/20
Black Nail Cabaret
"Gods Verging On Sanity"
DATES | Sorti le 8 mai 2020 | Publié le lundi 11 mai 2020
ET ALORS | Nous avions découvert le duo Black Nail Cabaret lors de la sortie de son troisième album "Dichromat" fin 2016. À l’époque, le groupe hongrois venait de subir un changement majeur puisque Zsophia Tarr, co-fondatrice du duo jusqu’alors féminin, laissait sa place à Kristian Arvai, compagnon de la chanteuse Emese Arvai-Illes. Aujourd’hui le couple a déménagé à Londres et n’a rien perdu de ce qui nous avait fasciné quatre ans plus tôt. Il y a toujours cette voix, unique, franchement hypnotisante, que nous avions découverte sur "Mine" d’Architect, et entendue très récemment sur "The Great Derailer" d’Attrition. Le groupe excelle dans l’art de produire ce qu’il appelle de la "Pseudopop", un terme qui a d’ailleurs donné son titre à leur précédent disque ; de la pop, certainement, mais traitée au noir absolu, et d’un lyrisme peu commun. D’ailleurs, signe d’une notoriété grandissante, le groupe devait sillonner l’Allemagne en compagnie de Covenant ce printemps avant que le monde ne se place en quarantaine. Ce sera donc pour la rentrée, et avec un telle affiche, on espère des dates chez nous.
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15/20
Promenade Cinema
"Exit Guides"
DATES | Sorti le 20 mars 2020 | Publié le lundi 27 avril 2020
POURQUOI | Nom | Synthpop | Sheffield | Pochette
ET ALORS | Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emma Barson et Dorian Cramm ont mis le paquet pour leur second album de cinedramatic synthpop comme ils aiment qualifier leur propre musique. Les ambiances qui se succèdent sont variées, alternant entre superproductions ("She’s an Art", "Nothing Nouveau") et réalisations plus solennelles et confidentielles ("After The Party, It’s Over"), pour un résultat d’une cohérence parfaite du début à la fin. L’atout majeur de ce duo venu de Sheffield est évidemment cette voix puissante que les synesthètes traduiraient probablement par une couleur flamboyante ; posé sur une électropop en gris foncé, le chant d’Emma insuffle le supplément de magie nécessaire aux machines pour donner vie à ces chansons que l’on devine toutes plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. On y aime la richesse des compositions et des arrangements, sans oublier ce panache omniprésent qui rappelle d’autres formations contemporaines telles que Black Nail Cabaret ou Pocket Knife Army. S’il fallait vous convaincre par un seul titre, ce serait "Nothing Nouveau" qui résume à lui tout seul la force de frappe et l’amusante mixité linguistique d’un groupe que nous allons désormais suivre de près.
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15/20
Glaring
"L'enfer c'est les autres"
DATES | Sorti le 12 février 2019 | Publié le mercredi 20 mars 2019
POURQUOI | Titre | Pochette
ET ALORS | Que d'esprits dans cet étrange disque. Tout d'abord celui d'Anna Nin et sa voix fantômatique qui plane au-dessus de la majeure partie des titres, évanescente, éthérée, son souffle habille avec subtilité ces compositions sombres, tout en synthés et en basses. On est immédiatement happés par cette ambiance en apparence lourde mais pourtant assez raffinée, sorte d'apnée délicieuse où l'air manque mais la proximité de l'étourdissement est attirante. Avec "Drifting Away", les fantômes sont ceux de The Cure avec ces percussions qui rappellent "Carnage Visors". D'ailleurs ici tout est gris, ce gris que l'on connait si bien et qui à amené Anna à reprendre Sartre pour le titre de ce deuxième album de son projet qu'elle mène en solo, illustrant ainsi son état lors de l'écriture du disque "Pretty hopeless, disappointed, alone…". Si son mal-être fait autant notre plaisir, on ne peut que lui souhaiter le pire.
CONNEXE | Cold Wave | The Cure
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15/20
FILTRES | 15 | Gl