
Peter Murphy
« Silver Shade »
[Metropolis]
Chronique rédigée par Christophe Labussière
publiée le samedi 10 mai 2025 à 12h07
sorti le vendredi 09 mai 2025

Peter Murphy, avant toute chose, c’est un son sec, un son très caractéristique qu'il a gardé de ses années Bauhaus. Peter Murphy, ce sont aussi des mélodies, magnifiques, subtiles, qui se laissent découvrir au fil des écoutes, des orchestrations somptueuses, et un don pour la ballade avec lequel il nous entraine dans des univers qui lui sont propres. Mais Peter Murphy, c’est surtout une voix. Et quelle voix ! Celle des plus grands, si caractéristique, qui en son temps nous renvoyait au lyrisme de David Bowie ou de David Sylvian, mais qui depuis des années est une voix à part entière, singulière, que l’on reconnaît dès les premières harmonies. Une voix qui aujourd’hui n'a pas été entamée par les excès, addictions et problèmes de santé du garçon, qui ont les uns et les autres, à de multiples reprises contrecarré sa carrière, de reformations de Bauhaus avortées à plusieurs reprises, à un concert hommage à David Bowie annulé en début d'année, et à quelques frasques moins musicales. Une voix qui n’a pas pris une ride en quarante-cinq ans et qui nous accompagne tout au long des douze titres que contient l’album.
Le disque démarre en trombe avec "Zwoon". Sans préambule, sans échauffement, on va à l'essentiel. Une rythmique étonnante, c'est sec, ça claque... on pense immédiatement à son premier album, "Should the World Fail to Fall Apart"… puis les paillettes, le presque glam arrivent ensuite, avec ces guitares, ces mélodies et cette voix… "Hot Roy" donne le ton du disque. Ça ronronne, le son est ultra propre, la tension monte, la mélodie est splendide, la voix… toujours. C’est à "Ninth" que l'on pense alors, paru en 2011, qui avait initié cet esprit très particulier, rock, glam, mélancolique et épique, que l’on avait ensuite retrouvé dans "Lion". "Sherpa" est magnifique, le son est teinté de celui des seventies (les guitares qui s’emballent), ces amours que l’on sait être celles de Peter Murphy depuis sa reprise de "Ziggy Stardust" avec Bauhaus. Les titres s’enchaînent ensuite avec une fulgurance grandiose. Trent Reznor s'invite pour un couplet énorme sur "Silver Shade", son chant, sec, complète parfaitement celui de Peter Murphy. Ensuite, avec "The Artroom Wonder" c’est une guitare appliquée qui tente de nous raconter une histoire, avec une rythmique que l’on imagine électronique, l’ensemble offrant une ambiance sublime qui nous permet de reprendre notre respiration. La voix de Peter Murphy est splendide. "Meaning of my Life" est un titre tout bonnement somptueux et est en même temps la bascule, le moment charnière du disque, après lequel les cinq chansons qui vont suivre vont nous ennuyer. Si l'on retrouve la sècheresse de "Zwoon", le titre d’ouverture, l’emphase des titres qui viennent de se succéder a disparu, on pénètre comme dans le ventre mou du disque dont on se sortira pas avant le très bel et ultime morceau de l’album. Les guitares deviennent "rock", l’énergie est bien là, mais plus l’émotion ni la classe, et même si un peu plus loin "Time Waits" aux ambiances flamenco a très bonne allure, Peter Murphy nous a perdus. Le disque s’achève sur le duo dévoilé il y a quelques mois, interprété avec Boy George, qui ne nous avait pas passionné lors de sa sortie en single, mais qui finalement s’avère le clore avec beaucoup d'élégance.
En substance, "Silver Shade" est malheureusement inégal, bien qu’il apparaisse comme le troisième volet d'une trilogie qui aurait été initiée par "Ninth" et prolongée par "Lion". On en aime énormément la première partie, comme on aime ce garçon et sa faculté admirable à nous charmer avec toujours autant d’audace.
Le disque démarre en trombe avec "Zwoon". Sans préambule, sans échauffement, on va à l'essentiel. Une rythmique étonnante, c'est sec, ça claque... on pense immédiatement à son premier album, "Should the World Fail to Fall Apart"… puis les paillettes, le presque glam arrivent ensuite, avec ces guitares, ces mélodies et cette voix… "Hot Roy" donne le ton du disque. Ça ronronne, le son est ultra propre, la tension monte, la mélodie est splendide, la voix… toujours. C’est à "Ninth" que l'on pense alors, paru en 2011, qui avait initié cet esprit très particulier, rock, glam, mélancolique et épique, que l’on avait ensuite retrouvé dans "Lion". "Sherpa" est magnifique, le son est teinté de celui des seventies (les guitares qui s’emballent), ces amours que l’on sait être celles de Peter Murphy depuis sa reprise de "Ziggy Stardust" avec Bauhaus. Les titres s’enchaînent ensuite avec une fulgurance grandiose. Trent Reznor s'invite pour un couplet énorme sur "Silver Shade", son chant, sec, complète parfaitement celui de Peter Murphy. Ensuite, avec "The Artroom Wonder" c’est une guitare appliquée qui tente de nous raconter une histoire, avec une rythmique que l’on imagine électronique, l’ensemble offrant une ambiance sublime qui nous permet de reprendre notre respiration. La voix de Peter Murphy est splendide. "Meaning of my Life" est un titre tout bonnement somptueux et est en même temps la bascule, le moment charnière du disque, après lequel les cinq chansons qui vont suivre vont nous ennuyer. Si l'on retrouve la sècheresse de "Zwoon", le titre d’ouverture, l’emphase des titres qui viennent de se succéder a disparu, on pénètre comme dans le ventre mou du disque dont on se sortira pas avant le très bel et ultime morceau de l’album. Les guitares deviennent "rock", l’énergie est bien là, mais plus l’émotion ni la classe, et même si un peu plus loin "Time Waits" aux ambiances flamenco a très bonne allure, Peter Murphy nous a perdus. Le disque s’achève sur le duo dévoilé il y a quelques mois, interprété avec Boy George, qui ne nous avait pas passionné lors de sa sortie en single, mais qui finalement s’avère le clore avec beaucoup d'élégance.
En substance, "Silver Shade" est malheureusement inégal, bien qu’il apparaisse comme le troisième volet d'une trilogie qui aurait été initiée par "Ninth" et prolongée par "Lion". On en aime énormément la première partie, comme on aime ce garçon et sa faculté admirable à nous charmer avec toujours autant d’audace.
Ce qu'on a aimé
La voix inaltérable de Peter Murphy
Ce son et cet esprit dans le prolongement de "Ninth" et "Lion"
La présence de Trent Reznor
La présence de Boy George
Ce qu'on n'a pas aimé
La deuxième partie du disque
Le rock qui se substitue au glam
PLUS D'INFOS
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TRACKLISTING
1. Swoon
2. Hot Roy
3. Sherpa
4. Silver Shade
5. The Artroom Wonder
6. Meaning Of My Life
7. Xavier New Boy
8. Cochita Is Lame
9. Soothsayer
10. Time Waits
11. Sailmaker's Charm
12. Let The Flowers Grow (with Boy George)
DATES
Sorti le vendredi 09 mai 2025
Chroniqué le 10 mai 2025
2. Hot Roy
3. Sherpa
4. Silver Shade
5. The Artroom Wonder
6. Meaning Of My Life
7. Xavier New Boy
8. Cochita Is Lame
9. Soothsayer
10. Time Waits
11. Sailmaker's Charm
12. Let The Flowers Grow (with Boy George)
DATES
Sorti le vendredi 09 mai 2025
Chroniqué le 10 mai 2025