Fragile
« ...About Going Home »
[Twenty Something]
Chronique rédigée par Fred Thébault
publiée le jeudi 01 juin 2023 à 08h05
sorti le vendredi 09 juin 2023
Nouveau groupe originaire d'Angers, et premier EP (on ne vous en voudra pas si vous préférez dire que c'est un album, vu qu'il y a huit morceaux), que l'on attendait impatiemment depuis leur premier single "Take Care", sorti début 2022. Fragile, c'est une bande de potes venus d'horizons musicaux divers et variés, ce qui en fait la valeur ajoutée : Baptiste au chant, ex Dogs For Friends, pop éthérée ambiante minimaliste, Manuel à la basse, qui joue aussi dans la formation électro Scuffles, JB et Josic aux guitares, JB venu d'un groupe de punk harcdore mélodique de qualité et Josic, un ex-Wild Fox, punk garage tendance psychobilly et psychédélisme qui vient d'annoncer sa dissolution et enfin, Félix, à la batterie, fils et neveu des mythiques Thugs qui officiait précédemment comme guitariste dans LANE (Love and Noise Experiment) avec ces on-ne-peut-plus respectables référents.
Après ces présentations indispensables, c'est surtout à ce disque que l'on se doit de s'intéresser. Avec "...About Going Home", rarement le terme d'émocore aura aussi bien mérité son appellation. "Émo" pour un genre musical né à la fin des années 90 et inauguré quelques années plus tôt par des groupes comme Fugazi ou Quicksand, qui signifie tout simplement "émotion", vous l'aurez compris, et "Core" pour "hardcore" bien sûr, pas le hardcore de la techno ni celui du porno, mais celui né sur les cendres du punk-rock, tendance accélérée et jusqu'au-boutisée qui rime avec fureur, énergie et urgence. Et de l'émotion et de l'urgence, il y en a une sacrée dose dans ces huit morceaux parfaits, menés tambour battant comme si la vie des musiciens en dépendait. Le chant de Baptiste, plus hurlé que chanté, imprime sa marque sur l'ensemble du disque, accentuant les sensations ressenties comme lorsqu'il martèle "I'm sick" sur les dernières notes de "Model" : ça vous prend aux tripes et on sent bien que tout ça est profondément sincère (ceux qui les ont vus en concert auront sans doute noté son petit côté Ian Curtis, avec sa gestuelle maladroite). Riff de guitares à la Cure ("Winter at the Museum", sorti naturellement en single), basse à la Killing Joke ("Anhedonia"), voilà pour les références qui parlent à tout le monde. Pour d'autres plus actuelles, on pense aux Américains de Touché Amoré, au superbe album de Drug Church, "Hygiene", sorti l'an dernier, aux morceaux les plus calmes de Turnstile, qui flirteraient presque avec du Cocteau Twins ("Overview") et enfin -et ce n'est sans doute pas un hasard- aux titres les plus douloureux des Thugs ou de LANE : par exemple sur "Murmuration", un morceau bouleversant, tragique et absolument magnifique, qui réussira sans doute à tirer une petite larme d'émotion aux plus endurcis. Mentionnons enfin le refrain de "Selfless" qui pourrait même presque plaire aux amateurs de britpop grâce à sa mélodie entêtante, du genre de celles que l'on fredonne sous la douche. Vous l'aurez compris "...About Going Home" se hisse d'emblée au meilleur niveau du hardcore international le plus moderne qui soit. Un putain d'album (pardon, EP) qui marquera l'année 2023, à n'en pas douter.
Photo du groupe Instagram @remi_scre
Après ces présentations indispensables, c'est surtout à ce disque que l'on se doit de s'intéresser. Avec "...About Going Home", rarement le terme d'émocore aura aussi bien mérité son appellation. "Émo" pour un genre musical né à la fin des années 90 et inauguré quelques années plus tôt par des groupes comme Fugazi ou Quicksand, qui signifie tout simplement "émotion", vous l'aurez compris, et "Core" pour "hardcore" bien sûr, pas le hardcore de la techno ni celui du porno, mais celui né sur les cendres du punk-rock, tendance accélérée et jusqu'au-boutisée qui rime avec fureur, énergie et urgence. Et de l'émotion et de l'urgence, il y en a une sacrée dose dans ces huit morceaux parfaits, menés tambour battant comme si la vie des musiciens en dépendait. Le chant de Baptiste, plus hurlé que chanté, imprime sa marque sur l'ensemble du disque, accentuant les sensations ressenties comme lorsqu'il martèle "I'm sick" sur les dernières notes de "Model" : ça vous prend aux tripes et on sent bien que tout ça est profondément sincère (ceux qui les ont vus en concert auront sans doute noté son petit côté Ian Curtis, avec sa gestuelle maladroite). Riff de guitares à la Cure ("Winter at the Museum", sorti naturellement en single), basse à la Killing Joke ("Anhedonia"), voilà pour les références qui parlent à tout le monde. Pour d'autres plus actuelles, on pense aux Américains de Touché Amoré, au superbe album de Drug Church, "Hygiene", sorti l'an dernier, aux morceaux les plus calmes de Turnstile, qui flirteraient presque avec du Cocteau Twins ("Overview") et enfin -et ce n'est sans doute pas un hasard- aux titres les plus douloureux des Thugs ou de LANE : par exemple sur "Murmuration", un morceau bouleversant, tragique et absolument magnifique, qui réussira sans doute à tirer une petite larme d'émotion aux plus endurcis. Mentionnons enfin le refrain de "Selfless" qui pourrait même presque plaire aux amateurs de britpop grâce à sa mélodie entêtante, du genre de celles que l'on fredonne sous la douche. Vous l'aurez compris "...About Going Home" se hisse d'emblée au meilleur niveau du hardcore international le plus moderne qui soit. Un putain d'album (pardon, EP) qui marquera l'année 2023, à n'en pas douter.
Photo du groupe Instagram @remi_scre
Ce qu'on a aimé
Les émotions fortes
La maturité
Les influences multiples
L'originalité
Ce qu'on n'a pas aimé
Le manque d'inclusivité (pas de filles, pas de vieux ni de minorités ethniques ou genrées parmi les membres du groupe (mais non je déconne))
PLUS D'INFOS
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TRACKLISTING
1. Messy Hair
2. Selfless
3. Winter At The Museum
4. Anhedonia
5. Overview
6. Murmuration
7. Laugh/Cry
8. Model
DATES
Sorti le vendredi 09 juin 2023
Chroniqué le 01 juin 2023
2. Selfless
3. Winter At The Museum
4. Anhedonia
5. Overview
6. Murmuration
7. Laugh/Cry
8. Model
DATES
Sorti le vendredi 09 juin 2023
Chroniqué le 01 juin 2023