
Chameleons
« Arctic Moon »
[Metropolis Records]
Chronique rédigée par Christophe Labussière
publiée le mardi 02 décembre 2025 à 09h38
sorti le jeudi 11 septembre 2025
Il y a eu trois albums de The Chameleons. "Script of the Bridge" (1983), "What Does Anything Mean? Basically" (1985) et "Strange Times" (1986). Puis, un quatrième. Trois, parce qu'éternels, inusables, trois disques qui ont bercé notre adolescence, nous ont accompagnés lorsque nous entrions dans l'âge adulte, puis nous ont aidés à nous construire et à grandir. Ces trois albums ne nous ont jamais abandonnés, nous leur avons rendu la pareille en leur restant fidèles années après années. Depuis quarante ans, il suffit d'un son, d'un mot, et toute l'émotion intrinsèque à ces trois disques se rematérialise immédiatement dans notre esprit, à la manière de ces parfums qui parfois savent faire réapparaître sans prévenir un moment oublié. Il peut suffire d'un effet de lumière, de ce sentiment d'être seul au milieu d'une foule, ou celui de flotter dans les airs, et tout recommence. Ce sentiment d'éternité, Mark Burgess l'a toujours lui aussi eu pour son groupe, veillant à ne l'entacher d'aucune trace qui aurait été regrettable, s'en tenant à distance, lançant une foultitude de projets jamais très loin du son originel mais toujours sous d'autres noms, celui de The Chameleons étant devenu sacré. Quinze ans après la sortie de "Strange Times", Mark Burgess a une première fois osé rompre ce serment en 2001 avec "Why Call it Anything?". Le résultat était en demi-teinte, nous nous étions habitués à ses productions délivrées sous ces autres noms (The Sun & the Moon, The Sons of God, Invincible, Mark Burgess & Yves Altana...), et ce quatrième disque, s'il était réussi, ne prolongeait pas "exactement" l'identité forte qui caractérisait ses trois aînés.
Vingt-quatre ans plus tard, une poignée d'autres "side-projects", et surtout des centaines de concerts quant à eux sous le nom de The Chameleons, Mark Burgess décide de nous offre "Arctic Moon". Un cinquième disque ? Le "vrai" quatrième ? Est-il parvenu à prolonger ce son qui nous bouleverse depuis quarante ans ?
Le disque démarre avec "Where Are You?", le premier single qui avait été dévoilé il y a quelques mois ; si la guitare n'est peut-être pas des plus fluides, les envolées et le lyrisme de Mark Burgess s'imposent immédiatement. Ce lyrisme qui nous fait invariablement flancher, que l'on retrouve aussi sur le second titre, "Lady Strange", cette voix si mélodique qui structure et initie chaque morceau et en construit toute d'émotion. Le style de Chameleons reste unique, reconnaissable entre mille, cette guitare, ces envolées épiques, ces phrases qui accrochent, "It doesn't matter what they say, It doesn't matter what they do", ce sentiment mêlé de bonheur et de mélancolie, cette énergie radieuse, autant d'éléments si singuliers qui n'identifient aucun autre artiste de notre riche discothèque. Parce que ce son et cet esprit sont uniques. "Feels Like The End Of The World" démarre ensuite avec de somptueuses cordes et va nous entraîner dans sept minutes d'une très jolie balade dont l'ambiance s'installe tranquillement, sans pression, mais nous happe totalement à mi-course. Parce que oui, "It feels like the end of the world" non ? Que c'est beau ! Qui peut se permettre d'offrir un si joli titre sur une aussi longue durée tout en respectant un format "classique" ? Et l'on n'est pas encore au bout de nos surprises. Si l'on s'ennuie un peu avec le morceau suivant, "Free Me", cette très jolie balade n'est qu'une halte avant la seconde partie du disque. C'est ensuite avec des sonorités intrigantes qui rappellent celle du début de "Monkey Land" que démarre "Magnolia", en ouverture de la dernière ligne droite de l'album, et duquel se dégage un calme assez majestueux, un titre qui se laisse un peu plus découvrir à chaque nouvelle écoute et invite à s'appesantir sur les textes de Mark, sublime chanson de rupture et d'abandon... Avec "David Bowie Takes My Hand", on reste dans la même ambiance, avec ces mots et ce ton pas beaucoup plus enjoués. Cet enchaînement de trois morceaux plombe un peu nos retrouvailles avec Mark, mais ont le mérite de nous rapprocher du garçon dont les pensées ont été particulièrement sombres ces derniers mois. Le titre est majestueux. "Arctic Moon" se conclue avec l'irrésistible "Saviours Are a Dangerous Thing", largement à la hauteur des meilleurs titres de Chameleons et qui ponctue magistralement le disque.
"Arctic Moon" n'est pas parfait, à l'image de son auteur, sensible, fragile, humain, construit de doutes et de choix. Le disque n'est pas parfait, mais il est réussi. Ce cinquième album de Chameleons, qui a perdu son "The" en route, est un vrai plaisir à écouter tant son démarrage et son issue portent très haut les morceaux intermédiaires.
Vingt-quatre ans plus tard, une poignée d'autres "side-projects", et surtout des centaines de concerts quant à eux sous le nom de The Chameleons, Mark Burgess décide de nous offre "Arctic Moon". Un cinquième disque ? Le "vrai" quatrième ? Est-il parvenu à prolonger ce son qui nous bouleverse depuis quarante ans ?
Le disque démarre avec "Where Are You?", le premier single qui avait été dévoilé il y a quelques mois ; si la guitare n'est peut-être pas des plus fluides, les envolées et le lyrisme de Mark Burgess s'imposent immédiatement. Ce lyrisme qui nous fait invariablement flancher, que l'on retrouve aussi sur le second titre, "Lady Strange", cette voix si mélodique qui structure et initie chaque morceau et en construit toute d'émotion. Le style de Chameleons reste unique, reconnaissable entre mille, cette guitare, ces envolées épiques, ces phrases qui accrochent, "It doesn't matter what they say, It doesn't matter what they do", ce sentiment mêlé de bonheur et de mélancolie, cette énergie radieuse, autant d'éléments si singuliers qui n'identifient aucun autre artiste de notre riche discothèque. Parce que ce son et cet esprit sont uniques. "Feels Like The End Of The World" démarre ensuite avec de somptueuses cordes et va nous entraîner dans sept minutes d'une très jolie balade dont l'ambiance s'installe tranquillement, sans pression, mais nous happe totalement à mi-course. Parce que oui, "It feels like the end of the world" non ? Que c'est beau ! Qui peut se permettre d'offrir un si joli titre sur une aussi longue durée tout en respectant un format "classique" ? Et l'on n'est pas encore au bout de nos surprises. Si l'on s'ennuie un peu avec le morceau suivant, "Free Me", cette très jolie balade n'est qu'une halte avant la seconde partie du disque. C'est ensuite avec des sonorités intrigantes qui rappellent celle du début de "Monkey Land" que démarre "Magnolia", en ouverture de la dernière ligne droite de l'album, et duquel se dégage un calme assez majestueux, un titre qui se laisse un peu plus découvrir à chaque nouvelle écoute et invite à s'appesantir sur les textes de Mark, sublime chanson de rupture et d'abandon... Avec "David Bowie Takes My Hand", on reste dans la même ambiance, avec ces mots et ce ton pas beaucoup plus enjoués. Cet enchaînement de trois morceaux plombe un peu nos retrouvailles avec Mark, mais ont le mérite de nous rapprocher du garçon dont les pensées ont été particulièrement sombres ces derniers mois. Le titre est majestueux. "Arctic Moon" se conclue avec l'irrésistible "Saviours Are a Dangerous Thing", largement à la hauteur des meilleurs titres de Chameleons et qui ponctue magistralement le disque.
"Arctic Moon" n'est pas parfait, à l'image de son auteur, sensible, fragile, humain, construit de doutes et de choix. Le disque n'est pas parfait, mais il est réussi. Ce cinquième album de Chameleons, qui a perdu son "The" en route, est un vrai plaisir à écouter tant son démarrage et son issue portent très haut les morceaux intermédiaires.
Ce qu'on a aimé
Le lyrisme du chant de Mark Burgess
L'émotion que dégage chaque mélodie
Ces retrouvailles
Ce qu'on n'a pas aimé
Un petit passage à vide au milieu du disque
PLUS D'INFOS
ÉCOUTEZ
TRACKLISTING
1. Where Are You?
2. Lady Strange
3. Feels Like The End Of The World
4. Free Me
5. Magnolia
6. David Bowie Takes My Hand
7. Saviours Are A Dangerous Thing
DATES
Sorti le jeudi 11 septembre 2025
Chroniqué le 02 décembre 2025
2. Lady Strange
3. Feels Like The End Of The World
4. Free Me
5. Magnolia
6. David Bowie Takes My Hand
7. Saviours Are A Dangerous Thing
DATES
Sorti le jeudi 11 septembre 2025
Chroniqué le 02 décembre 2025
