& les Chroniques
Express
Bank Myna
"Volaverunt"
DATES | Sorti le 25 février 2022 | Publié le jeudi 7 avril 2022
POURQUOI | France | Dream Pop | Post-Rock
ET ALORS | Un album qui paraît simultanément sur cinq labels différents, en voilà situation inédite et réservée à "Volaverunt", le premier album de la formation française Bank Myna, dont le nom est celui, en anglais, d’un oiseau : le Martin des berges. Dès lors, il n’est pas étonnant de découvrir un chant féminin et franchement assuré, qui s’élève gracieusement au dessus des déchaînements orchestrés de "Volaverunt", sur ce post-rock tour à tour expérimental, sacré puis mécanique. Mystérieuse et puissante, la musique de Bank Myna possède un avantage irrésistible : cette voix dont l’apparente fragilité rivalise avec la pression de ce monolithe de cinq titres enchaînés qui composent un disque fascinant, encadré par l’interventions de cloches qui sonnent au début et à la fin, suggérant le passage d’un rite initiatique. Les intonations et le timbre de Maud Harribey font penser ici ou là à ceux de Lisa Gerrard, entrainés par une basse qui laboure tout sur son passage. Mariant avec audace dream pop, drone et post-rock expérimental, "Volaverunt" se révèle être un disque mystérieux et vraiment à part, d’une élégance et d’une puissance rares, pour lequel il fallait bien les efforts conjugués de cinq labels pour briller dans toute sa splendeur.
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16/20
White Lies
"As I Try Not To Fall Apart"
DATES | Sorti le 18 février 2022 | Publié le mardi 22 mars 2022
POURQUOI | White Lies
ET ALORS | Au rythme très bien calé d’un album tous les trois ans, les White Lies savent prendre le temps, sans se brusquer, de composer et d’enregistrer des chansons aux couplets accrocheurs et aux refrains fédérateurs, avec l’aisance de ceux qui savent pertinemment que nous allons les fredonner pendant des mois dans les situations les plus banales possibles du quotidien. Avantagés par une section rythmique au groove assez unique, avec cette frappe vigoureuse et tellement minutieuse, tout en rondeur, et cette basse dont le coeur vrombit comme un moteur six cylindres, les Anglais enchaînent les titres comme autant de singles potentiels, appliqués ou décontractés. "As I Try Not To Fall Apart", leur sixième album, fait honneur à la discographie déjà riche d’un trio auquel il faut bien reconnaitre le goût du risque, et qui a très bien su, dès son second album "Ritual", se libérer de la formule un poil étriquée élaborée à ses débuts. Ce nouveau disque regroupe dix titres dont on mesure pleinement le soin apporté aux arrangements et à la production impeccable, afin qu’aucun ne ressemble à un autre, tout en gardant une cohésion parfaite. Un magnifique disque de pop rock comme on les adore : inspiré, varié, intelligent et sacrément addictif.
CONNEXE | Pop | Rock | Angleterre
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16/20
Emily Wolfe
"Outlier"
DATES | Sorti le 2 juillet 2021 | Publié le lundi 18 octobre 2021
POURQUOI | Pop Rock | Singles | Refrains
ET ALORS | Il y a des disques que l’on se surprend à écouter en boucle. "Outlier", le troisième album d’Emily Wolfe fait partie de ces collections de chansons dont il est impossible de se défaire dès lors qu’on y a glissé très attentivement ses deux oreilles. Basée à Austin au Texas, multi-instrumentaliste et guitariste d’exception primée par le fabricant Gibson qui lui a récemment créé un modèle unique, la chanteuse a ajouté la juste dose d’électronique nécessaire à son blues rock d’origine pour fabriquer des tubes qui devraient figurer au programme de toute radio pop rock qui se respecte. Mélodiste talentueuse, l’Américaine réalise un sans faute de qualité depuis "No Man", jusqu’à "Heavenly Hell", où chaque titre pourrait recevoir le statut de single de la semaine. Produit par Michal Shuman de Queens of the Stone Age, le disque mise sur les refrains imparables plutôt que sur la démonstration de savoir-faire technique que l’on pourrait attendre de la part d’une virtuose de la six cordes. Et l’on a alors envie de rapprocher "Outlier" d’autres productions de caractère comme le dernier Cherry Glazerr. On vous recommande de vous y abandonner sans aucune retenue, et l’on vous prévient également de l’addiction qui s’en suivra.
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16/20
White Canyon and The 5th Dimension
"Spectral Illusion"
DATES | Sorti le 2 avril 2021 | Publié le vendredi 6 août 2021
ET ALORS | Inutile d’y aller par quatre chemins : "Spectral Illusion", le très addictif second album de White Canyon and The 5th Dimension est un authentique album de guitares, tour à tour domptées et douces, puis sauvages et rugueuses, qui serpentent sur le sinueux chemin du rock psychédélique et du post punk minimal que le groupe s’est choisi. C’est un album qui se faufile entre mystère et mystique, qui parle de légendes et de l’au-delà, de fantômes, de spectres et de serpent qui se mord la queue, et dont la pochette illustre à merveille le propos. Dans cette brume orchestrée par les guitares nerveuses et les cymbales d’une batterie bestiale, l’on croit reconnaître la voix de Jim Reid sur une obscure face B compilée sur le "Barbed Wire Kissed" de The Jesus and Mary Chain. Mais "Spectral Illusion" sait être autre chose de plus sournois, de plus inquiétant et de plus perçant aussi, grâce à cette rythmique qui semble se caler sur le souffle court d’un animal nocturne en chasse, comme sur le magnifique "Endless Sea" de neuf minutes. Organique, impulsive et instinctive, telle est la musique de ce duo brésilien mixte extrêmement discret mais diablement efficace, capables de produire un disque surprenant, si mystérieux, lancinant et enivrant.
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16/20
RiLF
"My Beloved Farewell"
DATES | Sorti le 2 octobre 2020 | Publié le lundi 14 décembre 2020
ET ALORS | Il arrive qu’un seul coup d’oeil à la pochette d’un disque en dévoile avec justesse le contenu. "My Beloved Farewell", le nouvel album de RiLF est de ceux-là. Ce groupe japonais est composé de membres des formations Anoice et Matryoshka : la première est orientée musique instrumentale et néo classique, lorsque la seconde s’adonne à une electronica sur laquelle vient délicatement se poser un chant féminin fragile. L’accord au sein de RiLF est parfait, et les chansons qui prennent ainsi vie s’envolent avec beaucoup de grâce dans un ciel nuageux mais apaisant, proposant une poésie d’une beauté inouïe qui s’inspire de la pop d’avant-garde européenne pour la sublimer par ce petit quelque chose venu d’ailleurs. Nous retrouvons les influences de Sigur Ròs période "Untitled" et "Takk" au service de l’allégresse de "Soraninaru", de l’électronica mélancolique d’"Isolation", des onze minutes de "Someday We Will Find" et sa fin digne d’un feu d’artifice, ou encore de la douce euphorie de "Release You" qui conclut un album dont on ne se lasse pas une seule seconde. S’il n’est que le second disque en dix ans de ce collectif, c’est à coup sûr un chef-d’oeuvre de dream pop à la sensibilité toute japonaise à côté duquel il ne faut pas passer cet hiver.
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15
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16/20
Onoda
"Land/Islands"
DATES | Sorti le 9 octobre 2020 | Publié le jeudi 26 novembre 2020
POURQUOI | Pochette | Noise Pop | France
ET ALORS | Quelle claque ! "Land/Islands" est le tout premier album du groupe français Onoda, et pourtant, il fait déjà preuve d’une audacieuse maturité. Et de la maturité, il en aura fallu pour laisser ces cinq longs morceaux de six à dix minutes chacun progresser à un rythme tout autant serein que martial. Quitte à doubler le nombre de mesures afin d’atteindre un idéal sonique époustouflant soutenu par des boucles répétitives et emmené par une rythmique qui vrombit comme le moteur d’une mécanique qu’il faudrait sans cesse alimenter. Passées leurs intros inquiétantes et tendues, les chansons montent en puissance, mues par une batterie intraitable et des boucles qui tournent, retournent et permettent aux refrains de s’introduire dans la tête jusqu’à l’ivresse. On pense à une version noisy pop aux accents krautrock du "Data Mirage Tangram" des Young Gods, avec cette idée commune du travail sur le son au coeur même des compositions, pour un résultat extrêmement dense et d’une richesse incroyable. Une telle réussite n’arrive pas par accident : il y a forcément une sacrée dose de talent là-dessous.
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16/20
Coldbones
"The Cataclysm"
DATES | Sorti le 17 avril 2020 | Publié le mercredi 29 juillet 2020
POURQUOI | Pochette | Coldbones
ET ALORS | Nous avions découvert Coldbones en 2018 avec "Where it all Began", un premier album que la paresse nous aurait dicté de classer sans suite sous la vaste bannière du post-rock. Seulement voilà, les compositions de ces jeunes gens sont plus à rapprocher de celles des Américains de Pray For Sound que de celles de Mono ou Sigur Rós, et méritent beaucoup plus d’attention qu’un rapide avis expédié. Le fait est que ces trois-là connaissent bien leur affaire : ils ont su trouver un son, voire une formule propre, dopée à l’énergie brute que "The Cataclysm" a su capter avec emphase en studio. Guidées par une batterie qui frappe sans relâche et s’approprie légitimement le premier plan, les guitares hurlent et envahissent l’espace disponible que l’absence de chant libère. Il en résulte un rock instrumental beau, puissant et vigoureux, avec de vraies belles intros qui glissent doucement vers des constructions complexes, dans lesquelles les guitares montent crescendo jusqu’à l’explosion finale, jusqu’au cataclysme. Une réussite totale.
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16
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16/20
Superdrone
"Solargaze"
DATES | Sorti le 24 juin 2020 | Publié le jeudi 23 juillet 2020
ET ALORS | "Solargaze", le quatrième album du duo anglais Superdrone est une véritable bombe lancée à mille à l’heure en direction du soleil, dans laquelle chaque titre sonne comme un single potentiel qui nous renvoie à l’époque d’insouciance collective du début des 90s, en pleine période baggy de Madchester, laquelle vit émerger entre autres The Charlatans et les Stone Roses. Dans sa version du futur, celle de Superdrone, l’on parle de néo-psychédélisme, et aux couches de guitares psychédéliques s’ajoutent toujours une rythmique un brin funky, ainsi que des tonnes d’effets aériens, des riffs et des refrains intemporels ("Bitter", "Face Me"). Il n’y a aucun doute possible : cette musique-là est un efficace antidépresseur universel et forcément très addictif. À chaque nouvelle écoute se dévoile un peu plus le talent mélodique des deux compères qui citent volontiers Ride, Tame Impala, Stone Roses, Cocteau Twins, The Telescopes et The Cure comme héros. Après l’écoute de "Today" qui clot le disque, on ne souhaite plus qu’une chose : voir exploser la notoriété de ces Superdrone qui préfèrent regarder en direction du soleil que contempler leurs chaussures.
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16/20
Sex Swing
"Type II"
DATES | | Publié le lundi 1 juin 2020
POURQUOI | Pochette | Nom
ET ALORS | Après un EP six titres paru fin 2016 dont nous ne ouîmes aucun écho, Sex Swing vient de sortir son premier album (sept titres, on change de catégorie), "Type II", et quel album ! Celui-ci est à l'image de la pochette et de la vidéo du single "The Passover" : malsain, morbide, avec tous les ingrédients propres à ravir tout ce que la musique compte de teigneux et de frustrés de tous âges. On pense aux Swans ou aux premiers Coil par le côté possédé, hypnotique et lancinant de la musique, ou plus près de nous à Pop. 1280 ou The Skull Defekts pour la hargne et la violence latente qui se dégagent de l'ensemble. Si vous aimez les saxos hurleurs, les synthés glacials, les basses énormes, les guitares tranchantes et le chant d'outre-tombe, vous serez ravis. Sex Swing vient d'Angleterre et deux de leurs quatre membres ont survécu l'un à un accident d'avion, l'autre à la foudre, c'est dire s'ils sont inspirés.
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16/20
VAR
"The Never-Ending Year"
DATES | Sorti le 24 avril 2020 | Publié le mardi 26 mai 2020
POURQUOI | Nom | Titre | Islande
ET ALORS | Ayons l’honnêteté de l’écrire : même si le groupe islandais VAR s’est formé en 2014, nous le découvrons seulement aujourd’hui lors de la sortie de son troisième album qui ne quitte plus notre iPod. Bien sûr, la comparaison avec Sigur Ros est évidente à bien des égards : de par l’origine géographique du groupe tout d’abord, ainsi que par le timbre et le chant de Julius Ottar Björgvinsson, très proches de ceux de Jonsi. Mais il y a surtout ici une mélancolie belle et sincère, touchante de vérité, qui mêlée aux expérimentations des huit chansons plus indie que post-rock qui composent "The Never-ending Year", se trouve sublimée par ces guitares délicates (parfois) au son gros comme ça (souvent). Le motif répétitif au piano de "Drowning", le jeu de batterie spectaculaire de "Highlands", les nappes de synthés sobres là où elles sont absolument nécessaires, habillent d’un voile solennel des compositions plus complexes qu’il n’y paraît, et proposent en somme une poésie à fleur de peau de très grande facture dont on ne peut se défaire. A découvrir de toute urgence.
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16/20
FILTRES | Rock | 16
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