& les Chroniques
Express
Dry Cleaning
"Stompwork"
DATES | Sorti le 21 octobre 2022 | Publié le lundi 13 février 2023
ET ALORS | Avec ce deuxième album, très attendu après le battage médiatique (relatif, certes) qu'il y eût autour du premier, Dry Cleaning renoue avec un genre un peu oublié, le "funk-punk", "disco-punk", "groovy-post- punk" ou quelqu'autre terme qu'on voudra bien lui donner. Mais on le sait, le cap du second disque est difficile, les musiciens devant souvent se remettre en question, rapidement, sans avoir le temps de faire mûrir leurs morceaux comme ils ont pu le faire pour leurs premiers disques. Celui-ci gagnera à être apprécié après plusieurs écoutes, faute à sa complexité et au chant parlé de Florence Shaw qui s'avère ici un peu agaçant. Ok, c'est la mode dans le post-punk "2.0", mais il faut savoir doser le côté monocorde et l'émotion. Malgré tout, la qualité des compos est assez bluffante : ça part dans le simili-jazz et autres musiques "évoluées" (attention à ne pas aller trop loin non plus), déjà inaugurées par Squid, Black Country New Road ou Black Midi, des jeunes groupes qui font frémir les critiques rock intello-snobinards qui se gargarisent de culture élitiste. Moins groovy que le premier donc, avec pour résultat des ambiances assez étouffantes (le chant), peu d'énergie, quasiment pas même, et pour un peu, on s'ennuierait sévèrement.
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PRÉMO
13/20
Schrödinger
"Last Days on Earth"
DATES | Sorti le 31 octobre 2020 | Publié le jeudi 3 décembre 2020
POURQUOI | Nom | Mexique
ET ALORS | Réaliser une cartographie mondiale de la scène post-punk actuelle mettrait en avant des zones géographiques qui, en 2020, seraient bien différentes de ce qu'elles étaient dans les années 1980. C'est dorénavant à Vinius, Moscou, Boston, Los Angeles ou Mexico que des scènes émergent et que le son se sculpte et non plus à Leeds, Manchester, Nice ou Paris. Et cette toute jeune génération puise sans gêne dans l'espace et le temps sans tenir compte des frontières ni de l'importance qu'ont pu avoir, qu'ont, ces groupes qui font l'essentiel de leurs références. Schrödinger et son album "Last Days on Earth" sont un exemple de plus de la façon dont les choses s'entremêlent entre passé, présent, et les différentes régions du globe. Le groupe, de Mexico, a signé pour son premier album sur le label Suisse Swiss Dark Nights et offre avec ce disque une immersion déroutante dans la touching pop comme seule la France a été capable de produire en son temps. Si Little Nemo s'était installé au Mexique il y a 30 ans, c'est peut-être de cette façon qu'il sonnerait aujourd'hui : rafraîchi, brillant, assuré, assumé, mélodique et intemporel, parce que ce ne sont pas les fantômes de Little Nemo que l'on voit planer ici mais tout simplement leurs doubles.
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PRÉMO
13/20
Statiqbloom
"Beneath The Whelm"
DATES | Sorti le 10 juillet 2020 | Publié le mercredi 4 novembre 2020
POURQUOI | Statiqbloom | Metropolis
ET ALORS | Un an pile après "Asphixya" que nous avions beaucoup aimé pour ses ambiances dark électro à l’ancienne, nous retrouvons les New-yorkais de Statiqbloom qui ont entre temps affiné leurs ambiances pour des compositions moins rugueuses qu’auparavant, mais encore plus caverneuses. Même si les vocaux franchement habités rappellent tour à tour et selon les titres ceux de Numb, de Skinny Puppy ou encore de Front Line Assembly de la fin des 80s/début des 90s, la filiation toujours évidente avec un genre qui nous est cher nous permet de replonger dans ces climats oppressants que nous aimons tant retrouver le temps d’un album. "Beneath The Whelm", le troisième véritable album studio du duo et son second pour le label Metropolis tient ses promesses et prolonge l’espérance de vie d'un style dont nous pensions connaître la recette par coeur. Plus martial que ses glorieux aînés dans sa rythmique, plus malsain dans ses vocaux aussi, le style Statiqbloom s’impose finalement comme unique en son genre ; et à cela, nous ne pouvons qu’adhérer.
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13/20
DILK
"Hardship"
DATES | Sorti le 17 janvier 2020 | Publié le mercredi 22 avril 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Le démarrage du disque est assez étrange… On pense immédiatement à DAF, Suicide ou à Absolute Body Control tant la matière est sèche, la production minimaliste et la façon de chanter typée, mais le second titre brouille immédiatement les pistes en s’enrichissant de sonorités moins âpres et en laissant la part belle à une guitare qui donne au son une nouvelle orientation. Au troisième titre, la voix se veut plus maniérée, et c’est un synthé entêtant qui l’accompagne, donnant alors une nouvelle épaisseur à cette matière protéiforme que l’on essaye de s’approprier depuis le début sans jusque-là y parvenir vraiment. À partir de l’excellent "Graveyard Orbit", les choix vocaux et la boîte à rythme omniprésente donnent une nouvelle noirceur à l’ensemble et nous renvoient à l’univers typique de formations comme Cold Cave ou She Wants Revenge. Mais que l’on ne s’y méprenne pas, ce qui caractérise DILK, c’est cette évolution tout en étonnement, et non ce qui, si l’on était inattentif, pourrait être pris pour du tâtonnement. Il y a au final suffisamment d’éléments et de repères pour donner envie de revenir sur ce disque que l’on parvient à s’approprier sans trop de difficulté, et avec un peu plus de plaisir à chaque nouvelle écoute.
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PRÉMO
13/20
Paradise Cove
"Dead End"
DATES | Sorti le 21 février 2020 | Publié le mardi 14 avril 2020
ET ALORS | Avec ce premier album sorti sur le label allemand Cold Transmission, ce duo originaire de La Ciotat (sud de la France) s’inscrit avec conviction dans la veine du revival post-punk/cold wave qui nous inonde de productions excitantes depuis au moins dix ans. Très marqué par les années 80, le style développé par Nicolas et Stéphane est sobre et rigoureux, sans réelles tentations pop ou dancefloor : dix chansons sombres et tendues composent ce premier effort cohérent et accrocheur. La formule est assez évidente : un motif de guitare entêtant typiquement cold/goth tourbillonne en tête, soutenu par une basse omniprésente et une boîte à rythmes solide, tandis que le chant grave et convaincant porte des mélodies qui s’avèrent relativement accrocheuses. On pense à She Wants Revenge, dans une version moins synthétique, au fil de ces compositions qui semblent globalement toutes taillées dans le même moule. Il manque sans doute à la musique du groupe une étincelle qui lui permettrait de se distinguer, peut-être quelques arrangements plus riches ou plus variés pour envelopper ses compositions… Néanmoins, certaines chansons finissent par sortir du lot, pour nous offrir notre dose d’énergie ténébreuse.
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13/20
Bedroom Eyes
"Nerves"
DATES | Sorti le 31 octobre 2019 | Publié le mercredi 26 février 2020
POURQUOI | Pochette | Shoegaze
ET ALORS | La pochette a elle seule aurait pu faire passer ce "Nerves" pour le disque de rock gothique qu’il n’est absolument pas. Les membres de Bedroom Eyes le définissent plutôt comme de l’heavy shoegaze, et l’on adhère bien volontiers à cette étiquette qui semble inventée pour qualifier le troisième album du groupe de Boston. On adore se laisser happer par cette brume sonore parfois indistincte, qui nous met dans le même état que lorsque l’on essaie de se rappeler un rêve sans y arriver complètement, dans lequel on se souviendra pourtant, par flashs, d’y avoir rencontré les guitares malmenées de My Bloody Valentine, le chant de Ride et la section rythmique d’Amusement Parks on Fire. Était-ce les uns après les autres ou plutôt tous ensemble ? Ce n’est plus très clair, mais peu importe : la fougue du quatuor fera le reste tout au long de ces douze titres bouillonnants et passionnés, guidés par un savoir faire peaufiné depuis le premier enregistrement de 2012 et indispensable à la réalisation d’une telle collection de chansons fiévreuses.
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13/20
Silent EM
"The Absence"
DATES | Sorti le 15 juillet 2019 | Publié le lundi 3 février 2020
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Sèche mais mélodique, l’EBM de Silent EM impose dès ses premières mesures une ambiance qui, si elle n’est pas vraiment inédite, s'avère étonnamment plaisante. Un synthé et une boîte à rythme assez basiques, une voix qui scande plus qu’elle ne chante, et le tour est joué : Jean Lorenzo pose les bases de ce que seront les 38 minutes de "The Absence". Les titres suivent un fil conducteur linéaire d'une façon très assurée qui rappelle les formations EBM françaises des années 80/90, ces petits génies qui allaient rarement plus loin que des auto-productions au format K7 mais que l'on écoutait pourtant en boucle. Originaire de Miami mais installé à New York, Jean cite parmi ses influences And Also The Trees, The Sound, The Chameleons, Data-Bank-A, In the Nursery, ou encore Opera De Nuit et la scène cold wave française… autant de références pour le moins atypiques pour un garçon installé sur la côte Est des États-Unis, mais qui donnent une grille de lecture intéressante à ce disque et aux choix qui ont permis de le construire. Cette combinaison de spontanéité, de simplicité, le lyrisme du chant, en apparence naïf, ces rythmes binaires, faussement simples, à l'efficacité désarmante, tout ça n'est donc pas le fruit du hasard.
CONNEXE | EBM | Cold Wave
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13/20
Anna Morley
"Visceral"
DATES | Sorti le 29 novembre 2019 | Publié le mercredi 22 janvier 2020
ET ALORS | "Visceral" est le déjà cinquième album de la multi-instrumentiste australienne Anna Morley qui s’est installée à Berlin, et c’est également une sortie complètement inattendue de la part d’un label tel qu’Ant-Zen auquel est confié la distribution de sa version digitale. Et pour cause : tout n’y est que vibraphone, piano, melodica, ukulele, violon et contre-basse ! Reconnaissez tout de même que l’on est à l’opposé des territoires habituels du label allemand puisqu’ici nous sommes en pleine excursion néo-classique, avec un disque à la chaleur rassurante voire carrément bienveillante, sur lequel les instruments semblent tout juste pincés voire caressés. Les compositions libèrent une sensualité que l’on ne rencontre que rarement, pourtant déjà croisée sur les disques de la compositrice Zinovia Arvanitidi. Plutôt qu’à notre cerveau, c’est à nos tripes que parle le bien nommé "Visceral", que l’on trouvera apaisant et gorgé de plénitude à chaque écoute.
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13/20
In The Nursery
"The Seashell and the Clergyman"
DATES | Sorti le 25 octobre 2019 | Publié le mercredi 15 janvier 2020
POURQUOI | In The Nursery
ET ALORS | C’est déjà le neuvième volume de l’Optical Music Series d’In The Nursery, cette fameuse discographie dédiée aux bandes originales de films anciens imbriquée à l’intérieur même de la discographie principale du groupe de Sheffield, débutée en 1995 avec "The Cabinet of Doctor Caligari". "The Seashell and the Clergyman" propose une musique inédite au court métrage muet réalisé par la Française Germaine Dulac en 1928, "La Coquille et le Clergyman". Bien moins barrée que la bande son originale, elle apaise plutôt le propos d’un film expérimental et surréaliste, entre rêve et cauchemar. Si la plus angoissante de toutes les créations de Klive et Nigel Humberstone était celle qu'ils avaient imaginée pour "The Fall of the House of Usher", celle-ci serait à considérer comme la plus excentrique, allant jusqu'à tirer des notes à l'aide d'un énorme coquillage. Et c’est aussi la plus courte : avec moins de quarante minutes au compteur, elle va droit au but sans trainer les multiples variations de thèmes habituelles que l'on rencontrait sur les précédents épisodes qu'a réalisé le duo.
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13/20
The Overlookers
"Teenage Wet Dreams"
DATES | Sorti le 5 avril 2019 | Publié le mercredi 31 juillet 2019
ET ALORS | Chez BOREDOMproduct on ne lésine pas sur les moyens lorsque le produit implique la majeure partie du personnel maison. Avec The Overlookers, l’attention va jusqu’à customiser la Cadillac de la pochette car chaque détail compte. Everything Counts donc, même si quelques compositions moins percutantes ("My Moogadillac" ou "Give Me More") seront vite oubliées. Derrière cette pop au vernis rétro-futuriste, c’est toute l’Amérique fantasmée des 50s qui passe à la moulinette d'une machine à (re)monter le temps, détournant époques et clichés. Le disque a l’allure d’un retour vers le futur de la synth-pop, et derrière le titre un peu coquin s’enchaînent des singles confirmés ("Dying Fast", "Prom Night") et potentiels ("No Delight", "Speak to the Devil"), avec le son reconnaissable des projets respectifs des deux principaux intéressés : JB (Dekad) et Pierre (Foretaste).
CONNEXE | Foretaste | Dekad | Celluloide
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