À ceux qui regrettaient que le précédent disque de Nothing But Noise sorti en novembre 2016, "eXistence Oscillation pAst", ne regroupait que cinq titres, le groupe ambient à tendance électro-martiale de Daniel Bressanutti et Dirk Bergen offre la meilleure des explications possibles avec "eXistence Oscillation prEsent", la seconde moitié du disque et autant de morceaux supplémentaires. Pensé dès le départ comme un diptyque avec une première partie rassemblant des titres plus anciens ("pAst"), "eXistence Oscillation" nous livre aujourd'hui une version plus récente de ce qu'est Nothing But Noise en 2016-2017 avec une seconde partie conjuguée cette fois au "prEsent". Disons-le tout net : les titres auraient pu appartenir à l'un ou l'autre des deux albums que nous n'en aurions rien su. Depuis l'ouverture, avec l'hypnotique "diSchotomy", en passant par "121212" et en poursuivant avec le fabuleux "Prophecy" qui reprennent tous deux dans une dimension parallèle là où le "Seq666" de Front 242 s'était arrêté sur "Pulse", Nothing But Noise continue d'inclure un zeste d'humanité au coeur même de ses machines, et d'enrouler les câbles reliant ses séquenceurs autour de percussions sur lesquelles les rythmiques sont frappées avec ferveur. Et c'est bien là que se fait au final toute la différence, dans une musique pensée par l'homme et transmise par des machines domptées, lesquelles communiquent le plus d'informations possible à une oreille avide de sonorités et d'arrangements hors du temps, où passé, présent et futur ne feraient qu'un. Reste d'ailleurs à savoir si ces alchimistes du son peuvent pousser le concept au maximum avec une troisième partie "eXistence Oscillation fUture", ce qui impliquerait tout de même que les protagonistes connaissent l'avenir... Sait-on jamais.