C'était déjà un total changement de son qui s'était opéré il y a deux ans avec "Polygon", l'album du retour aux affaires de Mlada Fronta après sept années de silence (si l'on exclut les compilations de raretés de 2012). Exit l'IDM, l'EBM, l'ambient plombée, voici que nous arrivait un son plus direct, plus dansant, plus clair, plus pop aussi, au service de compositions plus rapides et plus facilement mémorisables. Exit le son Mlada Fronta en somme, et l'on croyait d'ailleurs plutôt à un side-project, quelque chose comme du Kavinski (dont, étrangement, l'album de 2013 s'intitule également "Outrun") avec arpégiateur en roue libre. Et c'est une suite dans l'exacte même veine que nous propose cette année "Outrun", avec une campagne promo qui nous indique que Rémy Pelleschi est "à fond" et que c'est comme ça qu'il faut vivre sa vie. Ce qui n'empêche pourtant pas le disque de se prendre une baisse de régime de plein fouet sur Wild Race, le titre le moins accrocheur de l'album. Peu importe, l'album s'écoute tellement vite que l'on est surpris qu'il soit déjà terminé, distrait par l'apparente candeur des morceaux. Ceci est probablement dû à la construction très linéaire et répétitive des titres, délestés des habituels secrets de production de l'IDM qui nous cachent d'ordinaire des détails que le temps et les écoutes successives révèlent. Avec "Outburn", on va à l'essentiel, quitte à ce que les morceaux aient une structure plus simple que ce que l'on a l'habitude d'écouter. C'est rafraîchissant, mais attention aux excès de vitesse si vous l'écoutez en voiture. Le disque est accompagné d'un EP, "Outrunner", pour prolonger la distance, et repartir pied au plancher.