Foretaste

« Space Echoes »

[BOREDOMproduct]

Chronique rédigée par Bertrand Hamonou

publiée le lundi 03 octobre 2016 à 06h40

sorti le vendredi 09 septembre 2016



Tout commence par une intro, celle de "Lost in Space", qui semble tourner sur elle-même comme un système planétaire autour de son étoile. À chaque révolution, l'équipage chargé de repérer les "Space Echoes" reste accroché à sa trajectoire electro-synth-pop. Le duo français Foretaste s'est offert l'anonymat, un luxe à l'heure de la surexposition de tout un chacun sur internet, refusant du même coup les accès de frime. Pour tout le monde ce sera XX et XY : une chanteuse et un compositeur faiseur de sons tantôt métalliques et précis, tantôt amples et légers, et toujours, très inspirés. "First Symptoms", la première perfection pop du disque, se situe quelque part entre Erasure et Celluloide, tandis que "Falling Babylon" calcule la trajectoire la plus directe vers le premier tube patenté du disque : "One by One". C'est le titre où les machines ont appris à s'auto-répliquer, celui où chaque son en cache un autre qui passe tout d'abord à toute vitesse pour revenir ensuite en sens contraire. Celui où l'on doit attendre la fin du second couplet pour laisser vrombir à plein régime les moteurs à fusion du refrain, savamment contenus lors de sa première explosion. Puis, c'est un autre écho capté, une autre direction, une autre réussite : "I Know Where to Find You" dont on retient les arrangements à cordes d'une justesse et d'une chaleur impressionnantes. Et c'est sur "P.U.L.S.E", second tube du disque, que la révélation survient : la voix de XX sort de sa galaxie pour en embrasser une autre. Plus forte, plus chaude, aux accents de Shirley Manson, elle donne au titre un côté Garbage 100% électronique vraiment réussi. Sur "Every Shadow", troisième titre estampillé "très gros son", c'est toujours la voix, plus puissante, qui rappellera alors celle de Tony Halliday, tout au moins sur le refrain. En véritable matière noire de cette electro-pop assumée, elle soutiendra jusqu'à la fin du disque des compositions savantes, comme sur le refrain de "Higher" dont on ne boudera certainement pas la mélodie aux allures 80s placée sur une musique du futur. Et puisque l'on nous dit que le groupe a choisi comme thème central l'espace et la science-fiction, il paraît tout à fait normal que "SpaceWalker" expérimente avec le changement brutal de gravité, coupé en son milieu pour mieux faire cohabiter deux titres, pas moins. À la fin du disque et du voyage, une seule option raisonnable s'offre à l'auditeur : repartir immédiatement avec un casque audio sur les oreilles pour être sûr de ne rien manquer de la multitude de minutieux détails sonores auxquels ont pensé tous les intervenants au mixage. Une excellente surprise pour cette rentrée.


Ce qu'on a aimé
Le concept du disque
Les refrains
La minutie apportée à la myriade de sons
La pochette qui illustre très bien le contenu
Les singles que l'on espère à venir
Ce qu'on n'a pas aimé
Le choix peu évident du premier single extrait, "Lost in Space"
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TRACKLISTING
1. Lost In Space
2. First Symptoms
3. Falling Babylon
4. One By One
5. I Know Where To Find You
6. P.U.L.S.E.
7. Every Shadow
8. Spacewalker
9. Paradise Of Broken Hearts
10. Higher
11. Alpha

DATES
Sorti le vendredi 09 septembre 2016
Chroniqué le 03 octobre 2016