Dernière Volonté

« Prie pour moi »

[Tesco Germany]

Chronique rédigée par Christophe Labussière

publiée le 17 avril 2016 à 19h21

sorti le vendredi 08 avril 2016



Au commencement... le nouvel album de Dernière Volonté démarre plutôt mal. En introduction, deux minutes difficiles, clairement accessoires, en préalable d'un titre, "Dorian", où Geoffroy s'exerce à une diction plus proche de celle de Manau ("Dans la tribu de Dana") qu'à quoique ce soit de vraiment décent.
Mais une fois passée cette épreuve introductive pour le moins délicate, tout le talent du jeune homme répond parfaitement à l'appel. Celui-ci se révèle en effet en tout point identique à ce que l'on a toujours apprécié chez lui : ce véritable don pour la mélodie, ce doigté inégalé pour l'orchestration (il réussit une fois encore à transcender ce qui entre les mains d'autres sonnerait forcément comme désuet et décalé, synthés aux sonorités d'orgue d'église, choeurs, etc.), ses textes extrêmement originaux, toujours appliqués et soignés, qui même s'ils sont toujours typés, font systématiquement mouche. Cette volonté inestimable de préserver le chant en français, une approche de la musique et des compositions qui flirtent avec celle d'un réalisateur, d'un architecte ou d'un faiseur de tubes, autant de leviers qui donnent une nouvelle fois à cet album la patine qui nous a séduits dans ses derniers opus.
Seul hic, la production de Dernière Volonté plafonne toujours, comme contrainte. Et c'est peut-être là la limite de l'exercice, Geoffroy s'astreint à ne pas sortir de sa zone de confort, restant coûte que coûte cloîtré dans cette chapelle estampillée dark, martiale, dans laquelle il navigue brillamment depuis ses débuts, en utilisant les rouages d'une autre, plus "mainstream", mais sans toutefois jamais oser véritablement passer de l'autre côté.
En attendant, "Prie pour moi" se remet au niveau de l'avant-dernier album ("Immortel", paru en 2010) et si c'est pour notre plus grand plaisir on attend toujours le déclic qui le fera passer à la vitesse supérieure.


Ce qu'on a aimé
Son "don" pour les structures pop et la mélodie
Sa persévérance dans le chant en français au détriment du risque
Ce qu'on n'a pas aimé
L'intro et le premier titre
La production
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TRACKLISTING
1. T

DATES
Sorti le vendredi 08 avril 2016
Chroniqué le 17 avril 2016