De/Vision

« 13 »

[Popgefahr]

Chronique rédigée par Bertrand Hamonou

publiée le lundi 03 octobre 2016 à 06h40

sorti le vendredi 17 juin 2016



C'est à partir de "Void", puis avec "Two", au tournant du siècle, que la musique de De/Vision s'est élevée d'un cran. Et c'est quelque part entre 2003 et 2004 qu'elle a atteint son degré de maturité optimal pour ne plus en changer, entre les septième ("Devolution") et huitième albums ("6 Feet Underground") d'un groupe de quatre copains réduit à l'état d'un duo d'adultes. Depuis, les albums d'une qualité remarquable se sont enchaînés au rythme d'un tous les deux ans en moyenne ("Subkutan, "Noob", "Popgefahr", "Rockets + Swords", "13"). Et il est devenu raisonnable d'affirmer que les Allemands, à défaut de se réinventer sur chaque disque, illustrent à merveille le concept de la constance dans la qualité des produits délivrés, tant les titres semblent interchangeables d'un album à l'autre. Pour un peu nous aurions souhaité que leur héros Depeche Mode puissent en faire autant dans la même période, la plus faiblarde de leur carrière. C'est que le duo a su s'entourer d'une équipe de producteurs et de sorciers du son en studio pour leur fournir des palettes sonores à la pointe qui présentent la particularité de ne jamais s'user ni de paraître affreusement datées dès l'année suivante, comme c'est trop souvent le cas au coeur d'une scène de synthpop dont les groupes sont prisonniers de leurs toutes nouvelles machines. Dès lors, chez De/Vision, les innovations sont à chercher ailleurs : dans la création de leur propre label, Popgefahr, qui donnera d'ailleurs son nom à leur onzième disqe studio en 2009. Concernant "13", le duo a décidé qu'il s'agirait de leur premier album studio totalement financé en amont via une campagne Pledge. Pour ce qui est des chansons, elles sont très soignées et répondent toujours au format couplet-refrain que l'on apprend facilement par coeur. La production est toujours aussi subtile et les sonorités sont modernes et intemporelles.
Et si aujourd'hui De/Vision et leur pop devenue majeure n'avaient gardé de la synthpop que la régularité avec laquelle ils publient leurs disques toujours impeccables, comme aux grandes heures du genre, il y a vingt ou trente ans, lorsque les artistes sortaient une collection de dix nouveaux titres tous les dix-huit mois ?


Ce qu'on a aimé
La production impeccable, truffée de bonnes trouvailles
Les sons inédits
Des riffs accrocheurs
Ce qu'on n'a pas aimé
La pochette décevante
L'absence de concert en France pour l'instant
PLUS D'INFOS
ÉCOUTEZ
TRACKLISTING
1. Who Am I
2. Essence
3. -Starchild
4. Where's The Light?
5. Synchronize
6. Prisoner
7. Read Your Mind
8. Their World
9. Gasoline
10. The Firing Line

DATES
Sorti le vendredi 17 juin 2016
Chroniqué le 03 octobre 2016